Alors que la plus haute juridiction indienne doit entendre quatre couples homosexuels qui ont demandé au tribunal de reconnaître leur mariage, pour accéder aux mêmes droits et protections que les personnes hétérosexuelles, le gouvernement s’y est opposé, dans un dossier de 56 pages présenté avant l’audience prévue ce lundi 13 mars. Selon le ministère de la Justice, les relations homosexuelles ne sont « pas comparables » aux relations hétérosexuelles.
« Vivre ensemble en tant que partenaires et avoir des relations sexuelles avec des personnes de même sexe, quand bien même décriminalisées, n’est pas comparable à la famille indienne », souligne le document, qui décrit également le mariage hétérosexuel comme la « norme à travers l’histoire » et « fondateur à la fois de l’existence et du maintien de l’État ».
En 2018, la Cour suprême a officiellement abrogé la loi héritée de l’époque coloniale qui interdisait les relations sexuelles homosexuelles, dépénalisant ainsi officiellement l’homosexualité dans le pays, après avoir reconnue en 2014 la transidentité comme « troisième genre ».
Cependant, malgré cette évolution majeure, les progrès sont lents et les attitudes restent discriminatoires, l’homosexualité étant toujours considérée comme un sujet tabou. Cette nouvelle décision de la plus haute cour de l’Inde est donc très attendue, même si le parti au pouvoir du Premier ministre Narendra Modi, le Bharatiya Janata Party (BJP), pourrait y faire obstruction.