La police ougandaise a annoncé l’arrestation, vendredi 17 mars, à Jinja, ville située à l’est de la capitale Kampala, de six hommes pour « pratiques homosexuelles ». Ils auraient filmé et diffusé leurs ébats, dans une vidéo devenue virale sur Whatsapp notamment, où l’on aperçoit les visages de deux jeunes hommes, tandis que quatre autres sont cachés. Mais l’un des accusés assure qu’ils ont été contraints à tourner ces scènes, menacés d’outing, et que les bandes ont fuité, alimentant des plateformes pour adultes.
Selon le porte-parole de la police, James Mubi, les enquêteurs auraient également découvert des lubrifiants et des accessoires féminins dans leur chambre. Il a lancé un appel à témoin, pour inciter la population à infiltrer et dénoncer la communauté, persuadé que « cette affaire de proxénétisme et grossière indécence ne saurait-être isolée ».
La veille, le président ougandais, Yoweri Museveni, en place depuis 1986, avait encore qualifié les homosexuels de « déviants », déplorant que « les pays occidentaux fasse perdre du temps à l’humanité en essayant d’imposer leurs pratiques à d’autres peuples ».
Notons qu’un nouveau projet de loi, présenté au début du mois de mars au Parlement, prévoit jusqu’à dix ans de prison pour toute personne se livrant à des activités homosexuelles, déjà illégales en Ouganda, où se revendiquant comme LGBT+. Il doit être discuté la semaine prochaine, avec un vote pouvant intervenir dès ce mardi. En 2014, un tribunal ougandais avait déjà bloqué un texte similaire, approuvé par les députés et qui prévoyait la perpétuité.