Connu pour ses positions radicales et extrémistes, Greg Toussaint, suivi par plus de 350.000 personnes sur YouTube, a récemment durci ses attaques contre les personnes LGBT+, qu’il qualifie notamment d’« anomalies humaines », aux « penchants démoniaques », « une bande de gros dégueulasses », amalgamée à des pédophiles. STOP homophobie et Mousse portent plainte pour injures et appels à la haine.
Fan de Jean-Marie Le Pen et Alain Soral, d’ailleurs multicondamnés pour incitation à la haine, à la violence ou injures homophobes, Greg Toussaint se présente aussi comme un nationaliste qui voudrait « défendre la France en attaquant cette bien-pensance qui la détruit de l’intérieur ». Il est d’ailleurs à l’origine de campagnes de cyberharcèlement, d’où la suspension de ses comptes Twitter, Facebook et Instagram.
Le 16 mars dernier, Greg Toussaint a de nouveau publié sur sa chaîne YouTube, encore active, une vidéo, « LES TRANS*XUELS EDUQUENT NOS ENFANTS », truffée d’injures et d’appels à la violence contre les personnes LGBT+ :
- « L’éducation des enfants a déjà touché le fond mais tu as la team LGPD qui s’est dit tient, et si on les emmenait avec nous en enfer ».
- « Donc je préviens les LGBT que ça va secouer, parce que là vous touchez aux enfants et je suis persuadé que ce n’est pas qu’idéologiquement ».
- « Vous êtes avant tout une bande de gros dégueulasses ».
- « Même Fournirez avait au moins la décence d’être discret sur ses penchants démoniaques et la différence avec vous, c’est que lui n’était pas financé par l’Etat ».
- « Le pays est en train de couler aussi parce les jeunes sont de plus en plus teubés, mais non nous on continue à leur fourrer dans le crâne des anomalies humaines comme ci cela devait devenir la norme ».
- « Pour ma part je n’ai pas peur de comparer la venue de transsexuels et de gays militants dans les écoles à une forme de pédophilie il y a forcément une idée perverse derrière ça. Sinon l’intérêt est complètement nul tant le sujet est vide. Pour moi et pour la science vous êtes des hommes déguisés en femme ou des femmes déguisées en homme, très certainement attiré(e)s par les gosses ».
- « Donc dans un pays qui fonctionne bien, on vous réglerait sur la place publique ».
Négation des violences LGBTphobes
Sous couvert d’humour, Greg Toussaint s’inscrit donc dans cette mouvance qui tend à nier les violences dont sont victimes les LGBT+, qui ne sied pourtant guère à la plaisanterie. Outre la plainte, déposée ce 11 avril 2023, nous lui suggérons donc de se renseigner.
Plus de la moité des personnes se définissant comme homosexuelle, bisexuelle ou transgenre ont fait l’objet d’agressions ciblées au cours de leur vie. Constat corroboré par de études IFOP. Et, rappelons également que l’homosexualité reste criminalisée dans plus d’une soixantaine de pays, dont une dizaine prévoyant la peine de mort.
Et puis, comme le souligne encore Etienne Deshoulières, avocat des associations, « prononcer une insulte discriminatoire, c’est réactiver la violence ». Lorsque je dis « sale nègre », je légitime les crimes de colonisation, de déportation et d’esclavage qu’ont subi les noirs pendant des siècles. Lorsque je dis « sale youpin », je nie le génocide dont les juifs ont été victimes pendant la Seconde Guerre mondiale. Et lorsque je dis « pédé », je nie les siècles de violences et d’oppression dont les homosexuels ont été et sont encore victimes aujourd’hui.