Éric Zemmour passe devant le tribunal correctionnel de Paris ce lundi 15 mai à 14h30 pour diffamation publique homophobe, après ses propos tenus en 2019 sur la « minorité LGBT » qui désagrège la société. Les associations STOP homophobie et Mousse s’étaient constituées partie civile.
Pour rappel, lors de l’émission télévisée « Face à l’Info » diffusée sur CNews le 15 octobre 2019, Eric Zemmour avait estimé que « la rencontre du mouvement féministe et du mouvement LGBT fait qu’avec la force des mythes de ces minorités avec leurs relations dans les médias, dans la justice, au sein de l’appareil d’État, ils ont asservi l’appareil d’État à leur idéologie et donc à leurs caprices ». Avant de fustiger à nouveau les « caprices d’une petite minorité qui tient la main sur l’État et qui l’asservit à son profit et qui va d’abord désagréger la société… Parce qu’on va avoir des enfants sans père et je viens de vous dire que c’est une catastrophe et deuxièmement qui va faire payer ses caprices par tous les autres Français. »
Eric Zemmour impute ainsi aux personnes LGBT, « d’avoir la main sur l’État et de l’asservir à son profit » et, de « désagréger la société ». Des allégations qui portent atteinte à l’honneur et à la réputation des personnes LGBT et constituent par conséquent des actes de diffamation aggravée.
Dans le cadre du régime de responsabilité « en cascade » de la loi de 1881 sur la liberté de presse, le directeur général de CNews, Serge Nedjar, doit également être jugé à ses côtés, en tant que co-auteur de l’infraction, la chaîne ayant rediffusé les propos du polémiste sur son site de replay.
Eric Zemmour, qui sera donc jugé pour ces propos homophobes, agite le mythe d’un lobby gay inventé par l’extrême droite pour antagoniser les personnes homosexuelles, présentées comme des ennemis intérieurs. Mais déclarer que « la minorité LGBT asservit l’Etat et désagrège la société », dépasse les limites de la liberté d’expression », comme le rappelle Me Etienne Deshoulières, avocat des associations.