Selon Santé Publique France, en 2021, 29% des infections à VIH ont été découvertes à un stade avancé, constituant une perte de chance pour la prise en charge individuelle, et un risque de transmission du virus aux partenaires avant la mise sous traitement antirétroviral.
Le dépistage est donc primordial mais son recours reste insuffisant, en dépit d’une offre diversifiée. « Il faut orienter les stratégies en tenant compte des spécificités des régions, des comportements, des individus, pour promouvoir le dépistage et atteindre également les publics éloignés d’une prévention traditionnelle, qui ont peur ou sous-estime leur exposition », explique Yacine DJEBELNOUAR, président de Shams-France.
L’association a inauguré ce 17 mai une première campagne de communication de santé sexuelle ciblée, « dans le cadre de la lutte contre le VIH et les discriminations » en Seine-Saint-Denis. « Nous intervenons beaucoup sur le département, et s’il y subsiste un retard important au diagnostic, ce n’est pas que les outils mis à disposition sont inadaptées, mais que toutes les populations ne se retrouvent pas dans un même plan national ou universel ».
C’est pourquoi, Shams a développé sa campagne « avec des jeunes notamment du 93 pour le 93 ». Et dès l’annonce du projet et la publication des premières illustrations en simulation, le site de la Sécurité sociale du 93, qui soutient la campagne avec la DILCRAH et le laboratoire VIIV, a constaté « une augmentation de 15% de visiteurs pour un dépistage. Un début de signal favorable », se félicite le militant.
« Les gens reconnaissent leur quartier, des lieux, des personnes, ils sont interpellés, plus en confiance, le message passe mieux. Mais il est évident que nos affiches ne fonctionneraient pas à Paris par exemple ou à Marseille. D’où la nécessité de casser les codes, d’adapter et lier la communication aux disparités, pour qu’elle soit bienveillante et efficace ».
C’est pour ces raisons que Shams a choisi de dévoiler sa campagne ce 17 mai, à l’occasion d’une soirée de sensibilisation, dans le cadre à la Journée internationale contre les lgbtphobies, organisée à la serre Wangari, en plein cœur du grand parc de Saint-Ouen. Un message adressé à la communauté LGBTI du département, « pour célébrer nos fiertés et diversités, mais pour toucher également un plus large public et visibiliser nos luttes et actions ». Shams a d’ailleurs intégré un QRCODE sur les supports, renvoyant aux différents centres du département qui pratiquent ces tests anonymement et gratuitement, « parmi d’autres informations pertinentes sur les droits des personnes et de la santé sexuelle », poursuit Yacine DJEBELNOUAR.
« L’événement a été bien accueilli, nous avons reçu beaucoup de monde, et par le biais de la fête, de la musique et de la bonne humeur, nous avons pu inciter et réaliser des dépistages. Mais nous avons maintenant besoin du soutien des mairies ou de financiers pour diffuser la campagne sur tout le département », conclut-il.
Notons que le test de dépistage est possible sans ordonnance, sans rendez-vous et est remboursé à 100 % par l’Assurance Maladie s’il est réalisé en laboratoire de biologie médicale. Il est également gratuit dans les Centres d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Ils dépistent prioritairement le VIH, mais aussi d’autres infections sexuellement transmissibles.
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@stophomophobie Shams-France inaugure sa première campagne de « santé sexuelle ciblée » en Seine-Saint-Denis #dépistage#VIH#discrimination#iledefrance🇫🇷 ♬ son original – STOP homophobie