Même s’il a soutenu le mouvement, Jean-François Copé n’a semble-t-il pas apprécié de voir des députés UMP, comme Hervé Mariton, Henri Guaino ou Patrick Ollier, défiler derrière la même banderole que le député Front national Gilbert Collard, dimanche,lors de la manifestation contre le mariage homosexuel.
Sur RTL, lundi matin, avant même d’être interrogé sur le sujet, le président de l’UMP a rejeté toute «collusion» avec le FN.
Lors de l’interview, pour être bien certain que la position du principal parti de l’opposition était claire, à moins d’un an des élections municipales, il l’a martelée trois fois. «Je n’accepterai sur le plan politique aucune collusion avec l’extrême droite». «Je récuse tout ce qui pourrait apparaître comme une collusion avec tous les extrêmes, en particulier l’extrême-droite.» «L’UMP ne fait aucune collusion avec l’extrême-droite.» Et Jean-François Copé de regretter un «voisinage malheureux» dans le cortège.
Vingt minutes plus tard, cette fois sur France Info, Marine Le Pen n’a pas souhaité s’éterniser sur le sujet. «En démocratie, il peut vous arriver de vous retrouver sur une même opinion que des partis politiques que, par ailleurs, vous contestez», s’est-elle contentée de dire, après avoir condamné ce qu’elle considère comme un «double language» de l’UMP sur le mariage gay. «Je suis étonnée que l’UMP soit complice du vote de ce texte (qui est revenu à l’Assemblée, ndlr). Au Sénat, trois sénateurs ont voté pour et quatre se sont abstenus. S’ils avaient voté contre, ce texte ne serait pas passé.»
Le 26 mai pour défier Hollande
Cette polémique n’est pas suffisante pour inciter le patron de l’UMP à faire retomber la pression. Même si la loi est en passe d’être votée et qu’«en démocratie», «la loi» est plus forte que la colère de la rue, il appelle à manifester le 26 mai, lors du prochain rassemblement. Moins pour protester une énième fois contre le texte que pour contester l’action de l’exécutif dans son ensemble. « Ce sera certainement l’occasion d’exprimer pour beaucoup de Français un mécontentement plus global sur la politique de François Hollande pour lui dire : vous ne devez vous occuper que d’une seule chose: la lutte contre le chômage, la lutte pour le pouvoir d’achat qui s’effondre.»