Les quatre militantes avaient fait irruption sur la scène d’une salle de conférence de l’Université Libre de Bruxelles (ULB) où le chef de l’Eglise catholique belge participait mardi soir à un débat sur le thème « Blasphème: offense ou liberté d’expression? ».
Le torse nu, barré de slogans tels que « God save the gouines » et portant une bannière frappée du slogan « Stop Homophobia », elles ont aspergé l’archevêque de Malines-Bruxelles avec de petites bouteilles d’eau en forme de Vierge Marie en scandant « Léonard, y’en a marre! ».
L’action n’a duré qu’une minute et les jeunes femmes ont été expulsées de la salle par le service d’ordre. Le prélat est resté calme, croisant les mains comme s’il priait.
Considéré comme un conservateur, y compris par des catholiques belges, Mgr Léonard a souvent tenu des propos ayant entraîné des polémiques. Fin mars, il avait prôné « une forme de célibat et d’abstinence » pour les homosexuels et salué le « panache » des opposants au mariage pour tous en France.
« Ce sont des propos discriminants venant d’une autorité religieuse importante et que nous ne voulions pas laisser passer », a justifié mercredi sur la télévision RTL-TVI l’une des militantes de Femen.
Les évêques de Belgique ont dénoncé mercredi « l’attitude de quelques personnes (…) en totale contradiction avec le thème du débat et avec la manière dont l’Eglise catholique entend dialoguer dans un contexte pluraliste ».
Invité à débattre avec Mgr Léonard, le professeur de philosophie Guy Haarscher a regretté « un côté violent qu’on ne devrait pas permettre ». « D’autant que je suis en total accord avec elles sur le fond et en total désaccord avec Mgr Léonard sur l’homosexualité. Mais il a le droit d’exprimer ses opinions », a-t-il ajouté.