A Berlin, le monument à la mémoire des homosexuels persécutés par les nazis, inauguré en 2008 dans le parc de Tiergarten, non loin de la Porte de Brandebourg, a été la cible d’une tentative d’incendie, ce samedi 12 août. Un individu a lancé un objet enflammé vers le monument, qui n’a heureusement pas été endommagé, mais recouvert ensuite d’affiches citant un verset de l’Ancien Testament qui suggère la peine de mort pour « un homme faisant l’amour avec un autre homme », rapporte l’AFP. Repéré par un agent de sécurité, le suspect a pris la fuite.
La police a ouvert une enquête, d’autant qu’une autre attaque s’était produite la veille, sur le lieu d’un autre monument de mémoire, le quai 17 de la gare de Grunewald, d’où sont partis vers la déportation, sous le IIIe Reich, de nombreux convois de juifs berlinois. Une boîte à livres sur le national-socialisme y a été incendiée. Les enquêteurs vont tenter de déterminer si ces actes de vandalisme sont liés.
Rappelons qu’entre 5 000 et 15 000 homosexuels (e jusqu’à 42 000 selon des associations) ont été déportés dans des camps de concentration lors du IIIe Reich, en vertu de l’article 175 du Code pénal, en vigueur depuis 1872 et abrogé seulement en 1969. Tagués d’un triangle rose qui les plaçait au plus bas de la hiérarchie, ils sont morts d’épuisement et de mauvais traitements.
L’homosexualité en Allemagne ne sera totalement dépénalisée qu’en 1994 et conduira à la condamnation de plus de 50 000 hommes. Les survivants ont été réhabilités en 2017.