L’essayiste franco-suisse d’extrême droite Alain Soral, de son vrai nom Alain Bonnet, a été condamné en appel à 60 jours de prison ferme par un tribunal cantonal vaudois, pour des propos homophobes à l’encontre d’une journaliste de La Tribune de Genève et 24 heures, a indiqué ce lundi 2 octobre le porte-parole du Parquet, Vincent Derouand.
Alain Soral avait en effet qualifié la plaignante de « grosse lesbienne » et « militante queer » (insinuant que ce dernier terme voulait dire « désaxé »), dans une vidéo publiée sur son site, en réaction à un article qu’il estimait à charge. Elle avait déposé une plainte pénale en septembre 2021.
En première instance, Alain Soral n’avait écopé que d’une amende pour diffamation. Mais le Ministère public vaudois avait fait appel estimant que les faits reprochés étaient bien constitutifs d’infraction de discrimination et incitation à la haine.
Alain Soral a reconnu des « propos un peu virulents », mais affirmé qu’il n’était pas « un militant homophobe ». Son avocat, Pascal Junod, a dénoncé « un procès d’inquisition assez épouvantable », persuadé que « c’est l’homme que l’on veut juger et non pas ses quelques mots d’une réaction à chaud, soit une réponse du berger à la bergère. »
Notons également qu’en Suisse, la nouvelle disposition du Code pénal, approuvée par le peuple en février 2020, permet déormais de sanctionner la propagation de la haine ainsi que les appels à la discrimination ou à la violence fondés sur l’orientation sexuelle, à l’instar des discriminations visant l’ethnie, la religion ou l’origine. D’où la peine prononcée dans une « logique pénale » pour « dissuader le prévenu de récidiver ».
Alain Soral a déjà été condamné à une vingtaine de reprises en France, principalement pour des infractions de provocation à la haine, diffamation et injure antisémite.