La chambre haute du parlement a repoussé par 51 votes contre 17 ce texte présenté par deux parlementaires, l’un de la majorité conservatrice, l’autre de l’opposition, qui ne sera donc pas transmis à la Chambre des députés, où il aurait dû être validé en dernier ressort.
La Colombie a adopté le principe des unions civiles entre homosexuels en 2011. Depuis lors, la Cour constitutionnelle avait fixé au parlement un délai, courant jusqu’en juin 2013, pour décider ou non d’étendre cette législation aux mariages.
La proposition de loi sur le mariage entre personnes du même sexe avait été vivement critiquée par l’épiscopat colombien, qui a une influence importante dans un pays où 80% des 47 millions d’habitants sont de confession catholique.
Dans une lettre publique aux sénateurs, l’épiscopat en avait appelé à leur « conscience » et leur avait demandé de soutenir « le seul et vrai mariage, constitué par l’union d’un homme et d’une femme ».
A l’instar du procureur général, Alejandro Ordoñez, la majorité des sénateurs du parti de l’Unité nationale, la formation au pouvoir, s’étaient aussi opposés publiquement à cette proposition de loi. Pour l’un deux, Carlos Soto, « la société colombienne n’est pas prête psychologiquement à assumer ce type de mariage ».
De son côté, le gouvernement du président Juan Manuel Santos s’était tenu à l’écart du débat, laissant aux parlementaires le soin de trancher.
Depuis 2007, soit quatre ans avant même la légalisation des unions civiles, la Cour constitutionnelle colombienne avait accordé aux couples homosexuels les mêmes droits sociaux et patrimoniaux que ceux dont bénéficient les unions libres hétérosexuelles. En revanche, il leur est interdit d’adopter des enfants.
En Amérique latine, le mariage homosexuel est seulement autorisé en Argentine, depuis 2010, en Uruguay, depuis le 10 avril dernier, ainsi que dans la capitale du Mexique, Mexico, depuis 2009.