Alors que Vladimir Poutine vient d’être frauduleusement reconduit à la tête du pays pour six ans, Moscou ajoute le « mouvement LGBT » et ses filiales à sa liste des personnes déclarées « extrémistes » et « terroristes », selon une notification du service russe des renseignements financiers consultée vendredi 22 mars par l’AFP.
La Cour suprême l’avait déjà banni en novembre dernier. Mais, bien qu’aucune organisation portant ce nom n’existe en Russie, cette formulation élargira encore les possibilités de poursuites judiciaires et de peines de prison à l’encontre des personnes LGBT+ et de leurs alliés.
En outre, les autorités ont récemment annoncé avoir placé en détention provisoire, pendant deux mois, le directeur artistique et l’administratrice du bar « Pose » dans l’Oural, jugé trop favorable à la communauté, après une descente de police violente. Ils sont accusés de promouvoir une « orientation sexuelle non traditionnelle » et de soutenir les opinions et activités associées. Ils encourent jusqu’à dix ans de prison pour « extrémisme LGBT ». C’est la première affaire pénale pour ce motif.
Par ailleurs, plusieurs Russes ont récemment été condamnés à des amendes pour avoir notamment publié des photos arborant des drapeaux arc-en-ciel, tandis que deux femmes ont été sanctionnées pour avoir diffusé en ligne une vidéo de leur baiser, rappelle l’AFP.
Une situation qualifiée d’« obsession » par Jean-Marc Berthon, ambassadeur français pour la défense des droits LGBT+, qui révèle « les faiblesses de Moscou, chaque acte contre les LBGT étant un aveu d’échec ».
Moscou espère que sa croisade contre un supposé « Occident corrupteur » des valeurs traditionnelles lui vaudra le soutien des pays non occidentaux. Mais, la Russie en guerre est devenue un repoussoir. C’est donc « une tentative désespérée de retrouver une influence perdue depuis la chute du Mur de Berlin », ajoute-t-il.
Dans une interview sur BFMTV, ce 21 mars, Piotr Tolstoï, 54 ans, vice-président de la Douma, a pour sa part estimé que la France était gouvernée par des « pervers » en référence au Premier ministre Gabriel Attal, ouvertement homosexuel.