Plainte contre Marion Maréchal Le Pen pour injure à raison de l’identité de genre

Six associations LGBT+ portent plainte ce lundi 27 mai 2024 contre Marion Maréchal-Le Pen pour injure transphobe suite à ses propos sur X visant l’actrice Karla Sofía Gascón, prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes.

Première personne transgenre primée à Cannes

Le 25 mai 2024, Karla Sofía Gascón est devenue la première femme transgenre à remporter le prix d’interprétation féminine au Festival de Cannes, aux côtés de Zoe Saldaña, Selena Gomez et Adriana Paz pour le film « Emilia Perez » de Jacques Audiard. Lors de son discours, Karla Sofía Gascón a dédié cette récompense « à toutes les personnes trans qui souffrent tous les jours ».

L’actrice a également mis l’accent sur la difficulté pour les personnes transgenres d’obtenir des rôles à forte visibilité tout en adressant un message d’espoir face à la haine transphobe jugée inévitable à la suite d’une telle récompense : « Nous avons tous la possibilité de changer pour le mieux, de devenir de meilleures personnes ».

Propos transphobes de Marion Maréchal Le Pen

En réaction, le 26 mai 2024, Marion Maréchal Le Pen a publié sur le réseau social X : « C’est donc un homme qui reçoit à Cannes le prix d’interprétation… féminine. Le progrès pour la gauche, c’est l’effacement des femmes et des mères. »

En vue des élections européennes, Marion Maréchal Le Pen est aujourd’hui tête de liste du Parti Reconquête, créé par Éric Zemmour le 30 novembre 2021, lui-même multi-condamné, notamment pour homophobie le 28 septembre 2023 pour injure homophobe suite à ses propos tenus en octobre 2019 sur CNews, pour lesquels STOP homophobie avait déposé plainte.

Plainte des associations LGBT+

A nouveau, plusieurs associations, dont Mousse, Familles LGBT, Adheos, Quazar et Fédération LBGTI+, se sont jointes à STOP homophobie pour déposer plainte, lundi 27 mai 2024, devant le Procureur de la République de Paris pour « injure à raison de l’identité de genre », délit sanctionné d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende par l’article 33 de la loi de 1881 sur la liberté de la presse.

Pour Étienne Deshoulières, avocat des associations : « Les propos de Marion Maréchal Le Pen nient l’existence même des personnes transgenres, ainsi que les violences et les discriminations dont ces personnes sont victimes au quotidien ».

Pour Terrence Khatchadourian, secrétaire générale de STOP homophobie : « Ces comportements illégaux renforcent le climat de violence dans lequel vivent les personnes LGBT+ en France. Les discours de Marion Maréchal-Le Pen sont par ailleurs entendus par celles et ceux qui passent à l’acte. Depuis 2016, les violences à l’égard des personnes LGBT+ ont explosé de plus de 129%, avec la plus forte hausse concernant les personnes transgenres. Nous sommes donc plus que jamais déterminés à les protéger ».