Une étude réalisée pendant le référendum suisse sur le mariage pour tou.te.s, remporté avec 64 % des suffrages en septembre 2021, montre que l’exposition aux discours hostiles et anti-LGBT+ accroît le stress biologique (c’est-à-dire les niveaux de cortisol et de cortisone) des participants, même s’ils ne le ressentent pas immédiatement.
Publiée mardi 23 juillet 2024 dans la revue PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences) par une équipe de scientifiques suisses et canadiens (UdeM, Université de Zurich et de Princeton), cette enquête, réalisée auprès de 954 personnes, souligne l’importance de reconnaître et de traiter les effets durables des débats politiques sur le bien-être des individus, en particulier concernant les droits des personnes LGBTQIA+.
« Ces communautés rencontrent des inégalités structurelles et des discriminations persistantes qui peuvent avoir des conséquences néfastes sur leur santé mentale et physique. Malgré l’évolution des cadres juridiques, peu d’attention a été accordée aux effets physiologiques des changements sociétaux sur ces personnes ». Les chercheurs expliquent que celles-ci ressentent un stress mesurable lorsque les médias couvrent intensément des sujets abordant leurs préoccupations, comme le mariage pour tous.
Pour cette étude, des données d’enquêtes et des échantillons de cheveux ont été collectés auprès d’individus LGBTQIA+ et cis-hétérosexuels avant, pendant et après le vote national de 2021, qui portait sur la légalisation du mariage entre personnes du même sexe, l’adoption par les couples homosexuels, et la procréation médicalement assistée (PMA) pour les couples de femmes.
Mais si les arguments et débats en défaveur ont entraîné des impacts négatifs sur les niveaux de stress biologique des personnes LGBTQIA+ ainsi que sur ceux de leurs alliés, ils ont été modérés par les déclarations de soutien, insistent les chercheurs.