La Côte d’Ivoire traverse une période préoccupante, marquée par une campagne homophobe virulente intitulée « À bas les Woubis » (« À bas les homosexuels »), qui se propage sur les réseaux sociaux et dans certains discours publics. Ces derniers jours, plusieurs incidents, incluant des agressions verbales et physiques contre des personnes présumées LGBTQIA+, ont été signalés.
Ces actes de violence et de discrimination ont suscité l’indignation des organisations de défense des droits humains, qui appellent les autorités à réagir fermement pour protéger les minorités et garantir le respect des droits fondamentaux, indépendamment de l’orientation sexuelle.
Cependant, la réponse des autorités ivoiriennes demeure timide, contribuant à maintenir un climat d’insécurité. Une situation exacerbé par des influenceurs tels que le « Révérend Général » Camille Makosso, un évangéliste connu pour ses propos homophobes, qui alimente depuis des années la stigmatisation à l’encontre de la communauté LGBTQIA+, la qualifiant de menace pour les valeurs traditionnelles africaines.
Les ONG exhortent le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) à réagir.
Les défis pour la communauté LGBTQIA+ en Côte d’Ivoire sont de plus en plus alarmants. Le militant Patrice N. Kouamé, de l’association STOP homophobie à Abidjan souligne que de nombreux blogueurs, agissant depuis l’Europe, utilisent leurs plateformes pour propager ces messages haineux. Il dénonce une « manipulation de la population, détournée des vrais problèmes comme l’inflation, pour se concentrer sur la haine contre les homosexuels ».
« Certains envisagent même une marche dans la semaine pour réclamer la pénalisation de l’homosexualité, soutenue par une multitude de prétendues pétitions. De plus en plus de personnes se cloitrent chez eux ou fuient la ville, victimes d’outings en série et d’appels à la traque jusque dans les familles. Des vidéos circulent, assimilant les homosexuels à des violeurs ou pédophiles, aggravant la situation. Des refuges, associations et militants ont également été ciblés et leurs informations divulguées en ligne. Il y a eu aussi des incitations au meurtre. ».
Des plaintes sont en préparation contre ces influenceurs, en particulier opérant depuis la France. La solidarité internationale et la vigilance des autorités sont plus que jamais nécessaires pour endiguer la violence.