« Le Salon Beige » condamné pour injure homophobe

Le 11 septembre 2024, le Tribunal correctionnel de Paris a condamné le site d’extrême droite « Le Salon Beige » pour injure homophobe suite à la publication d’un article en septembre 2021 qualifiant les personnes LGBT d’« inverties » et de « secte » aux « tendances contre-nature » à « maîtriser ». Un encouragement aux « thérapies » de conversion, défendu par une doctrine religieuse : l’opinion négative de l’Eglise catholique sur les personnes homosexuelles. Mais le Tribunal a jugé qu’elle ne pouvait justifier l’injure.

« La secte LGBT refuse que vous aidiez une personne ayant des tendances contre-nature à se maîtriser ».

L’auteur, Guillaume Jourdain de Thieulloy, déjà condamné en 2019 pour diffamation, a ainsi écopé d’une amende de 1000€ et devra verser des indemnités aux associations plaignantes, STOP homophobie, Mousse et Adheos. Le Tribunal a également ordonné la suppression des propos injurieux dans un délai de 15 jours.

Thieulloy a tenté de défendre ses propos en affirmant que la référence à la « secte » ne visait qu’une frange militante du mouvement LGBT, mais le Tribunal a rejeté cette argumentation, considérant que les termes portaient atteinte à l’ensemble des personnes protégées en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre (lesbiennes, gay, bisexuel ou transgenre).

Selon Me Étienne Deshoulières, avocat des associations, « cette décision est une nouvelle victoire des associations LGBT face aux discours homophobes. Le Tribunal rappelle qu’une doctrine se proclamant de l’Eglise catholique et relayant une opinion négative sur les personnes homosexuelles ne peut se substituer à la norme légale ». Terrence Khatchadourian, secrétaire général de STOP homophobie, a ajouté, « l’injure et la discrimination n’ont pas de place dans le débat public », rappelant en outre que les « thérapies de conversion », qui prétendent « corriger » l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, sont largement condamnées comme des actes de torture.

En mars 2018, le Parlement européen a appelé à leur interdiction, suivie par la France. En octobre 2021, une proposition de loi, portée par la députée Laurence Vanceunebrock, a été débattue à l’Assemblée nationale. L’article du « Salon Beige », intitulé « Il est interdit de quitter la secte LGBT », contestait cette loi, finalement adoptée le 31 janvier 2022.