Les propos homophobes continuent de poser un problème global dans le sport, qu’il s’agisse de basketball aux États-Unis ou de football en France. Le 17 novembre, LaMelo Ball, 23 ans, meneur vedette des Charlotte Hornets, a été sanctionné par la NBA d’une amende de 100 000 dollars pour des remarques jugées « offensantes et dégradantes ».
Lors d’une interview après la victoire de son équipe face aux Milwaukee Bucks (115-114), il a déclaré : « Yeah, we loaded up — no homo » (« On a pas joué comme des homos »), une phrase suggérant que l’homosexualité serait quelque chose de négatif ou dont il faudrait se distancer.
Ce n’est que le lendemain, après sa défaite cette fois contre les Cleveland Cavaliers (128-114), que le joueur a tenté d’apaiser les tensions en assurant : « Je n’ai vraiment rien voulu dire de mal et je ne veux offenser personne. J’aime tout le monde et je ne discrimine pas ». Mais la NBA a maintenu sa sanction.
Tolérance zéro
Cette décision s’inscrit dans la politique stricte de la NBA, qui n’hésite pas à sanctionner les comportements inappropriés. Récemment, Anthony Edwards, des Minnesota Timberwolves, a été amendé pour un geste obscène envers les supporters, tandis que Kevin Durant, des Brooklyn Nets, avait déjà été pénalisé pour des propos discriminatoires publiés en ligne.
Débat sur l’impact des sanctions
La fermeté de la NBA envoie un message clair : aucun comportement discriminatoire ne sera toléré. Cependant, elle soulève aussi des questions sur l’efficacité de ces sanctions. Pour des joueurs comme LaMelo Ball, dont le salaire annuel dépasse 35 millions de dollars, une amende, même élevée, reste symbolique.
Punir les comportements homophobes est essentiel, mais cela ne suffit pas à provoquer un véritable changement de mentalité. La NBA pourrait donc envisager d’intégrer des programmes éducatifs obligatoires pour sensibiliser les joueurs aux enjeux de respect et d’inclusion, tout en renforçant leur exemplarité auprès des millions de fans qui les suivent, notamment les plus jeunes. Ils ont une responsabilité qui va au-delà du terrain. Des écarts de langage ou de comportement peuvent avoir des répercussions profondes, insiste la NBA.
En France, un combat encore inachevé
Ce nouvel épisode relance le débat sur les mesures disciplinaires face à des comportements discriminatoires et la manière dont elles varient selon les contextes culturels et sportifs. En France, les chants homophobes restent un problème récurrent dans les tribunes. Bien que la Ligue de Football Professionnel (LFP) ait introduit en 2019 des protocoles pour interrompre les matchs en cas de tels débordements, leur application reste rare et souvent controversée, tout comme les sanctions à l’encontre des joueurs ou des supporters. De même, la fragmentation des instances sportives, ainsi que des divergences d’approches entre clubs et fédérations, rendent difficile une réponse uniforme et efficace.
Et pourtant, le sport, en tant qu’espace de rassemblement et de partage, a le pouvoir de transformer les mentalités. Mais, cela implique une responsabilité collective : des ligues sportives aux supporters, chacun doit contribuer à faire du respect une valeur indiscutable sur et en dehors des terrains.