Ce dimanche 1er décembre marque la Journée mondiale de lutte contre le sida, une occasion cruciale de sensibiliser à cette pandémie qui, malgré des progrès majeurs, reste une menace pour la santé publique. Le thème de cette année, « Suivons le chemin des droits », met l’accent sur une approche centrée sur les droits humains pour éradiquer la maladie.
Une lutte toujours d’actualité
Malgré plus de quarante ans de combats, le VIH continue d’infecter. En France, 3 650 nouvelles contaminations ont été recensées en 2023, une légère hausse après des années de diminution. À l’échelle mondiale, une personne est infectée toutes les 25 secondes, et près de 10 000 personnes en France ignorent encore qu’elles sont porteuses du virus.
Si les avancées médicales permettent aujourd’hui de vivre une vie normale avec le VIH grâce aux traitements antirétroviraux, ces progrès dépendent du dépistage précoce. La gratuité du dépistage sans ordonnance, instaurée en France depuis 2022, a entraîné une hausse des tests, avec 7,5 millions de dépistages réalisés l’an dernier, un chiffre encourageant. Cependant, 43 % des diagnostics restent tardifs, ce qui complique la prise en charge et augmente le risque de transmission.
L’importance de l’éducation et de la prévention
Les jeunes, notamment en Afrique subsaharienne, restent parmi les populations les plus exposées. En 2023, 96 000 adolescentes dans le monde ont été infectées, représentant 70 % des nouvelles infections chez les adolescents. En France, le Sidaction alerte sur l’urgence d’une éducation sexuelle et affective renforcée dans les écoles pour inverser la tendance chez les jeunes générations.
Lutter contre les inégalités et la stigmatisation
Les discriminations et les inégalités d’accès aux soins sont des obstacles majeurs. Les femmes, les migrants, les populations LGBTQI+, les travailleurs du sexe et les consommateurs de drogues injectables sont particulièrement vulnérables. Dans certains cas, ces groupes n’ont pas accès aux soins de prévention, aux tests ou aux traitements vitaux, exacerbant la propagation du virus.
En France, la suppression potentielle de l’Aide Médicale d’État (AME), qui garantit l’accès aux soins pour les plus précaires, suscite des inquiétudes. Les associations rappellent que l’éloignement des systèmes de santé favorise la transmission du VIH.
Espoirs et objectifs
António Guterres, Secrétaire général de l’ONU, affirme que mettre fin au sida d’ici 2030 est possible si les droits de tous sont protégés. Il appelle les dirigeants à éliminer les lois discriminatoires et à garantir un accès universel aux soins. L’initiative « I = I » (Indétectable = Intransmissible), qui souligne qu’une personne sous traitement efficace ne transmet pas le virus, reste un message clé à diffuser.
Des progrès tangibles
La transmission mère-enfant est en forte baisse, avec des pays comme le Botswana et la Namibie certifiés comme étant proches de l’élimination. Les avancées en matière de dépistage et de traitement, notamment en Afrique australe et orientale, démontrent que des victoires significatives sont possibles.
Un appel à la solidarité
Pour vaincre le sida, la solidarité internationale, l’éducation, et une politique de santé publique inclusive restent essentielles. Comme le souligne Sandrine Fournier, porte-parole du Sidaction, « Nous sommes dans le dernier kilomètre. Mais pour franchir la ligne d’arrivée, il faut un effort collectif et soutenu. »
En cette Journée mondiale, chaque geste compte, qu’il s’agisse de se faire dépister, d’informer ou de lutter contre la stigmatisation. Ensemble, nous pouvons mettre fin à l’épidémie.
À toutes celles et ceux qui vivent avec le VIH, à leurs proches, et à tous ceux qui se battent chaque jour contre la stigmatisation et pour l’accès aux soins : vous n’êtes pas seuls. Nous sommes solidaires !