Le gouvernement hongrois poursuit sa politique de restriction des droits des personnes LGBT+. Lundi 17 mars, le parti nationaliste de Viktor Orbán a présenté un amendement visant à interdire la Marche des fiertés, invoquant la « protection de l’enfance ». Il l’avait annoncé le 22 février dernier, lors de son discours annuel sur l’état de la nation.
Un durcissement législatif ciblé
Le texte propose d’interdire tout rassemblement contrevenant à une législation adoptée en 2021, qui proscrit la « promotion de l’homosexualité et du changement de sexe » auprès des mineurs. Selon le document consulté par l’AFP, seuls les événements garantissant un « développement physique, mental et moral correct » des enfants seront autorisés.
Les organisateurs et participants à la Marche des fiertés risqueraient des sanctions, notamment des amendes pouvant atteindre 500 euros, somme qui serait réorientée vers des programmes de « protection de l’enfance ». La police pourrait également utiliser la reconnaissance faciale pour identifier les contrevenants.
Une répression croissante
Cette nouvelle attaque contre les droits LGBT+ s’inscrit dans une série de mesures répressives adoptées ces dernières années par le gouvernement hongrois. Viktor Orbán, qui revendique une « démocratie illibérale », durcit sa rhétorique à l’approche des élections législatives de 2026.
La Hongrie a déjà été condamnée par la Cour de justice de l’Union européenne pour ses lois restreignant la représentation des minorités sexuelles, jugées discriminatoires et contraires aux valeurs européennes. Pourtant, Budapest persiste et renforce ses restrictions.
Un projet de loi adopté dès avril ?
La date du vote n’a pas encore été précisée, mais l’amendement pourrait être adopté d’ici mi-avril. Il s’inscrit dans une série de révisions constitutionnelles annoncées par le gouvernement, affirmant notamment la primauté du droit des enfants et définissant strictement l’identité de genre.
En février dernier, lors de son discours sur l’état de la nation, Viktor Orbán avait déjà annoncé la couleur : « Les organisateurs de la Marche des fiertés devraient économiser leur argent et leur temps : il n’y aura pas de défilé cette année. » Une déclaration qui sonne aujourd’hui comme une mise en garde.
Une opposition déterminée
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Laszlo Sebian-Petrovszki, député du parti d’opposition Coalition démocratique (DK), dénonce « un pas de plus vers un régime de style russe, vers une dictature ».
De son côté, le maire de Budapest, l’écologiste Gergely Karacsony, appelle à une participation massive à la Marche des fiertés du 28 juin, malgré l’éventuelle interdiction. Les organisateurs, refusant de céder aux intimidations, maintiennent l’événement, défiant ainsi les menaces du gouvernement.