Le 10 juin 1566, Bartholomé Tecia, 15 ans, était noyé dans le Rhône pour «l’abominable crime de sodomie». Une plaque épigraphique sera dévoilée ce lundi sur les lieux même de son exécution.
C’est l’auteur Jean-Claude Humbert qui, en 2008, avait exhumé des archives cantonales cette tragédie presque oubliée. Il en avait fait une pièce de théâtre, «Bartholomé Tecia un procès ordinaire». Elle retrace le destin d’un étudiant piémontais de 15 ans soupçonné d’homosexualité dans la Genève calviniste de 1566. Jugé et condamné dans des circonstance plutôt troubles, Bartholomé Tecia avait fini torturé sur la place publique et noyé dans le Rhône, le 10 juin 1566.
Exactement 447 ans plus tard, un hommage va être rendu au jeune homme sur les lieux mêmes de son supplice: aujourd’hui la place Bel-Air. Une plaque sera apposée au cours d’une cérémonie, prévue le 10 juin prochain à 11h, en présence de la maire de Genève, Sandrine Salerno, ainsi que de représentants de l’exécutif cantonal et du Haut commissariat des Droits de l’homme de l’ONU, entre autres personnalités. Créée à l’initiative de Network, l’organisation de décideurs gay, la plaque «plaide en faveur de la reconnaissance de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre comme étant des droits humains fondamentaux», écrit l’association dans un communiqué.