Équateur : Une clinique clandestine anti-homosexuels dirigée par une responsable de la Santé

Une responsable du ministère de la Santé a été arrêtée en Équateur, où elle dirigeait une clinique clandestine proposant des traitements contre l’homosexualité, ont annoncé les autorités.

L’affaire a été découverte après qu’une jeune lesbienne, qui avait été internée de force, a réussi à s’échapper de la clinique, située dans la province de Napo, à l’est de Quito.

La ministre de la Santé, Carina Vance (photo), elle-même ouvertement lesbienne et militante pour les droits de la communauté homosexuelle, a confirmé l’implication de sa collaboratrice à la tête de l’établissement clandestin.

« Elle était justement chargée au ministère de réaliser les contrôles dans les cliniques », a précisé Carina Vance, dans un entretien publié vendredi par le quotidien équatorien El Telegrapho.

La pensionnaire de la clinique, qui est parvenue à s’enfuir, a subi « de mauvais traitements physiques et psychologiques », a signalé le parquet général dans une déclaration.

La responsable incriminée au ministère de la Santé, Janine Olmedo a été interpellée avec cinq complices présumés. Elle risque six mois à deux ans de prison.

Toutefois, elle a été laissée en liberté sous contrôle judiciaire, décision qui a « surpris » la ministre en titre et l’a incité à déposer un recours. La ministre a estimé que les faits reprochés auraient dû conduire à une « détention préventive » en raison de leur gravité.

Depuis le début de l’année, dix-huit centres de réhabilitation pour les victimes d’addiction ont été fermées en Equateur, dont quinze en raison de violations des droits de l’homme et trois pour infractions aux normes sanitaires, selon le ministère de la Santé.