« Ce qui s’est passé ce jour-là (…) ne relève pas d’un fait divers, c’est un fait grave qui s’ajoute à cette longue, trop longue liste d’événements similaires qui jalonnent de mois en mois les actualités selon un rythme de plus en plus rapproché », ont expliqué les responsables de la Ligue des droits de l’Homme (LDH).
Ni le lieu, ni la date n’ont été choisis au hasard par les organisateurs qui invitent les Angevins à se rassembler devant le palais de justice, où la garde des Sceaux avait été reçue sous des huées, et le jour de la commémoration de l’Armistice.
Lors d’un déplacement de Chistiane Taubira à la cour d’appel d’Angers, une jeune adolescente faisant partie d’un groupe d’opposants au mariage homosexuel, réunis à l’extérieur de l’édifice, avait comparé la ministre à une « guenon ».
« Il y avait pour nous une obligation citoyenne, morale et politique à provoquer quelque chose. Et nous sentons que les gens sont en attente, on ne peut pas laisser passer ça », a expliqué Michel Cartron, le président départemental de la LDH.
L’organisation a appelé les partis et responsables politiques, à l’exception du Front national, à se joindre au rassemblement.
Le conseil régional des Pays de la Loire a voté vendredi un voeu dans lequel il « condamne fermement » les injures racistes dont a été victime la garde des Sceaux et demande au procureur de la République « d’engager les procédures juridiques adaptées et au Défenseur des droits de se saisir de ce cas ».
Par ailleurs, un appel à un rassemblement de soutien à Christiane Taubira, « contre le racisme et toutes les haines », a également été lancé pour lundi à Nantes par plusieurs personnalités.
Quazar, le centre LGBT d’Angers et du Maine-et-Loire, se joint à l’appel de la Ligue des Droits de l’Homme et appelle ses adhérents et amis à participer à la manifestation.
« Ne restons pas inactifs devant ces manifestations de haine dont nous sommes les témoins. Nous sommes convaincus que racisme, homophobie, sexisme, xénophobie, et toutes les autres formes de discriminations, sont le fruit des représentations et de stéréotypes d’un autre âge, qui n’ont pas de place dans notre société tant ils sont les ennemis du vivre ensemble », affirme Stéphane Corbin, le président de Quazar.