« Je n’ai pas la même conception du féminisme (qu’Elisabeth Badinter, NDLR) parce que le féminisme ce n’est pas accepter, parce qu’une petite minorité peut disposer de son corps en se prostituant, qu’une grande majorité de femmes prostituées subissent la violence et l’exploitation au quotidien », a répondu Marisol Touraine sur RTL.
« Faire reculer la prostitution c’est évidemment une nécessité » et « il ne s’agit pas d’avoir une vision moralisatrice de la sexualité », a insisté Marisol Touraine.
Les personnes prostituées exercent « très majoritairement » « sous la contrainte », « subissent la violence » et « sont dominées », a-t-elle ajouté.
La proposition de loi, qui sera débattue la semaine prochaine, prévoit une contravention de 1.500 euros pour sanctionner le client, un « stage de sensibilisation » comme « alternative aux poursuites », ainsi que la suppression du délit de racolage public.
Elisabeth Badinter, opposée à l’idée de pénaliser les clients de prostituées, estime dans un entretien au Monde publié mardi que « l’Etat n’a pas à légiférer sur l’activité sexuelle des individus », et « regrette qu’on n’entende pas davantage les prostituées » dans ce débat.
« Ma préoccupation en tant que ministre de la santé c’est de faire en sorte que l’on soigne bien » les personnes prostituées pour ne pas « renoncer à la lutte contre le sida, à la lutte contre les maladies (sexuellement) transmissibles, renoncer à ce que toutes les catégories de la population accèdent à de bonnes conditions de santé », a dit la ministre.
(Source AFP)