>> Homophobia victim Roger Mbede dies in Cameroon
Roger Jean Claude Mbede, 34 ans, l’homme camerounais qui a été condamné à trois ans de prison pour avoir envoyé un texte amoureux à un homme de sa connaissance, est décédé aujourd’hui dans son village natal après avoir manqué d’argent pour payer ses soins médicaux.
Au cours de ses 16 mois de prison, Mbede avait fait l’objet d’une pression internationale intense pour sa libération, y compris les campagnes d’Amnesty International et de All Out.
Il a gagné une liberté provisoire le 16 Juillet 2012, pour le traitement médical d’une hernie. Il est resté libre après, mais en mauvaise santé. Parce qu’il était devenu très connu au Cameroun comme homosexuel, il avait l’habitude de rester caché pour sa propre sécurité, ont expliqué ses amis. Pour la même raison, il a changé de résidence à trois reprises, ont t’ils expliqué.
À la fin de 2012, la Cour d’appel centrale a refusé d’annuler la décision du tribunal inférieur d’origine qui l’avait condamné à la prison. Le nouvel appel de ce refus était en attente alors qu’il cherchait à continuer ses soins médicaux.
Il avait subi une opération en Juillet 2012, qui ne l’avait pas guéri, et une seconde à la fin de 2013, qui s’est mal passée, selon un de ses amis et militant LGBT.
« Ce n’était pas un militant. c’était simplement un homme qui a été envoyé en prison pour sa sexualité », dit un ami. Il n’avait pas d’argent pour la suite des soins médicaux, expliquent ses amis militants, il a alors du quitter l’hôpital et a été conduit au domicile de sa famille dans le village de Ngoumou, près de Yaoundé. Dans les derniers jours, il ne mangait pas, ni ne buvait. Il est mort à environ 19 heures aujourd’hui.
Il avait été condamné le 28 Avril 2011 à 36 mois de prison et à une amende de 33 000 francs CFA (environ 50 € ou 61 $) pour homosexualité, qui, en droit camerounais, est passible d’un emprisonnement maximal de cinq ans.
Ses avocats, Alice Nkom et Michel Togue, ont remporté sa mise en liberté provisoire en Juillet 2012, après que le tribunal ait rejeté plus d’une douzaine de demandes.
Le récit de la vie de Mbede a été écrit peu de temps après sa mise en liberté provisoire en 2012. L’auteur était le journaliste / militant Eric Lembembe, qui a été attaqué, torturé et assassiné dans sa maison en Juillet 2013, alors qu’il était en train de faire des reportages sur une vague d’arrestations homophobes, d’incendies criminelles, et de cambriolages au Cameroun.
L’histoire de Mbede commence à la fin de 2010, quand il était étudiant en maîtrise de philosophie de l’éducation à l’Université de l’Afrique centrale à Yaoundé. Il est devenu familier avec un haut fonctionnaire au service du Président de la République du Cameroun, dit-il. Après quatre mois d’une relation amicale et appels téléphoniques, Mbede dit qu’il est tombé dans une embuscade préparée par l’homme, qui s’était plaint de recevoir des déclarations d’amour de Mbede.
« Le 2 Mars 2011, il a appelé, me demandant de lui rendre visite à la maison. À ma grande surprise, j’ai été accueilli par deux policiers qui m’ont arrêté et m’ont emmené dans une cellule sous le contrôle du Secrétaire à la Défense », se souvient Mbede. « Pendant une semaine, j’ai été soumis à des interrogatoires difficiles, sans savoir ce qui se passait. Quelques jours plus tard, le 9 Mars, le procureur a émis un mandat et j’ai été envoyé en prison le même jour. Après trois audiences, j’ai été condamné « , dit-il.
La vie est dure dans la prison de Kondengui, surtout quand vous êtes gay. « Lorsque vous entrez dans la prison, les gardes vous lancent des insultes, comme« pédé » et « sorcier ». «
Les conditions de détention y sont difficiles pour tout le monde – pas assez de lits inconfortables, l’eau insalubre, la promiscuité et les maladies telles que la tuberculose, la diarrhée et les maladies de la peau, dit-il.
En plus de ça arrivent des abus quotidiens homophobes, verbaux et physiques. Les détenu se sont plaints au directeur de la prison qu’ils ne pouvaient pas vivre avec un «pédé» dans la même pièce. Après avoir subi plusieurs coupures et des ecchymoses, Mbede a eu une cicatrice sur le front et a subi de nombreuses agressions en prison.
Pour Roger Jean Claude Mbede ça a été un moment difficile de revenir à une vie normale après sa prison pour homosexualité.
Pendant son séjour, il avait reçu l’aide du Projet pour le soutien et l’assistance aux minorités sexuelles, ou PAEMH, tandis que l’Association pour la défense des homosexuels, ou ADEFHO, lui apportait de la nourriture et a fourni une aide médicale et juridique. Amnesty International a plaidé pour sa libération.
« Le PAEMH était très favorable », dit-il. « L’un de ses dirigeants, Lamba Marc Lambert, m’a apporté à manger et des vêtements à porter. Sans leur aide, je ne sais pas ce qui me serait arrivé », avait il dit.
Il n’avait pas entendu parler de sa famille après son arrestation.
Mbede espérait que sa condamnation serait annulée en appel, prévu pour le 20 août. Il avait aussi prévu de terminer ses études, de trouver du travail et de devenir autonome.
« Pour l’instant, » avait il dit, « je reste dans la maison d’un ami parce que ma famille me rejette. »
« Mon père m’avait dit que je n’étais plus son fils, » avait dit Mbede. « S’il devait choisir entre un fou et moi, il a dit qu’il choisirait le fou. Ma sœur, quant à elle, disait qu’elle préférerait avoir un frère qui est un voleur ou avec d’autres activités criminelles plutôt qu’un homosexuel ».
Comme son opération de l’hernie du 26 Juillet approchait, Mbede était inquiet de savoir comment allait il payer pour la chirurgie. Il se sentait impuissant et ne savait pas par où commencer, nous avait il dit.
>> Roger Jean Claude Mbede, 34, the Cameroonian man who was sentenced to three years in prison for sending an amorous text to a male acquaintance, died today in his home village after running out of money to pay for medical care.
During 16 months in prison, Mbede was the focus of an intense international push for his release, including campaigns by Amnesty International and All Out.
He won provisional release on July 16, 2012, for medical treatment of a hernia. He remained free afterward, but in ill health. Because he had become well-known in Cameroon as a homosexual, he usually remained in hiding for his own safety, friends said. For the same reason, he changed his residence three times, they said.
In late 2012, the Central Appeals Court refused to overturn the original lower-court decision that sentenced him to prison. His further appeal of that refusal was pending while he sought continued medical care.
He had one operation in July 2012, which did not cure him, and a second one in late 2013, which went badly, according to LGBT rights activist friends of his.
Roger Jean Claude Mbede
He lacked money for continued medical care, his activist friends said, so he left the hospital and was taken to his family home in the village of Ngoumou, near Yaoundé. For the last several days he did not eat or drink. He died at about 7 p.m. today.
“He was not an activist. He was simply a man who was sent to prison for his sexuality,” a friend said.
He was sentenced April 28, 2011, to 36 months in prison and fined 33,000 CFA francs (about €50 or $61) for homosexuality, which under Cameroonian law is punishable by imprisonment for up to five years.
His lawyers, Alice Nkom and Michel Togué, won his provisional release in July 2012 after the court rejected more than a dozen applications.
The following account of Mbede’s life was written shortly after his provisional release in 2012. The author was journalist/activist Eric Lembembe, who was attacked, tortured and murdered at home in July 2013 while he was in the midst of reporting on a wave of homophobic arrests, arson, and burglary in Cameroon.
Mbede’s story begins in late 2010, when he was studying for a master’s degree in the philosophy of education at the University of Central Africa in Yaoundé. He became acquainted with a senior official serving the president of the Republic of Cameroon, he says. After four months of a friendly relationship and telephone calls, Mbede says he fell into an ambush prepared by the man, who had complained of receiving declarations of love from Mbede.
Jean-Claude Roger Mbede
“On March 2, 2011, he called, asking me to visit him at home. To my surprise, I was greeted there by two policemen who arrested me and took me in a cell under the control of the Secretary of Defense,” Mbede recalls. “For one week, I was subjected to tough interrogations, without knowing what was happening. A few days later, on March 9, the public prosecutor issued a warrant and I was sent to prison the same day. After three hearings, I was sentenced,” he says.
Life is hard in Kondengui Prison, especially when you’re gay. “As you enter the prison, the guards hurl insults at you, such as ‘faggot’ and ‘sorcerer.’ “
Prison conditions there are difficult for everyone — not enough of the uncomfortable beds, unclean water, promiscuity, and diseases such as tuberculosis, diarrhea, and skin diseases, he says.
On top of that comes daily homophobic abuse, both verbal and physical. Inmate complained to the prison superintendent that they would not live with a “faggot” in the same room. After suffering multiple cuts and bruises, Mbede has a scar on his brow from one of many assaults in prison.
Roger Jean Claude Mbede is having a difficult time returning to a normal life after prison for homosexuality.
During his time there, he received help from the Project for the Support and Assistance of Sexual Minorities, or PAEMH, while the Association for the Defense of Homosexuals, or ADEFHO, brought him food and provided medical and legal aid. Amnesty International pleaded for his release.
“The PAEMH was very supportive,” he says. “One of its leaders, Lamba Marc Lambert, brought me food to eat and clothes to wear. Without their assistance, I don’t know what would have happened to me,” he says.
He did not hear from his family after his arrest.
Mbede hopes that his conviction will be overturned in an appeal scheduled for Aug. 20. Then he plans to finish his studies, find work and become independent.
“For now,” he says, “I am staying at a friend’s house because my family rejects me.”
“My father told me that I am no longer his son,” Mbede says. “If he had to choose between a madman and me, he says he would choose the madman. My sister, meanwhile, says she would prefer to have a brother who is a thief or other criminal rather than a homosexual.”
As his July 26 hernia operation approaches, Mbede is worried about how he will pay for the surgery. He feels helpless and does not know where to start, he says.
http://jeanrossignol.over-blog.com/article-roger-mbede-victime-d-homophobie-vient-de-mourir-au-cameroun-122016530.html
http://76crimes.com/2014/01/10/homophobia-victim-roger-mbede-dies-in-cameroon/