Un tribunal islamique du nord du Nigeria a fait fouetter jeudi quatre hommes reconnus coupables d’homosexualité, que la loi nigériane interdit, a indiqué un greffier.
>> Sur la photo datant du 22 janvier 2014, deux hommes suspectés d’être homosexuels sont jugés dans la ville de Bauchi, et les procès de ce type se multiplient.
Les quatre hommes, âgés de 22 à 28 ans, ont reçu chacun 15 coups de fouet. La sentence, prononcée par une cour islamique de la ville de Bauchi, n’a pas été exécutée en public. Selon le greffier Abdul Mohammed, l’affaire a été jugée à huis clos pour des raisons de sécurité, car une foule en colère avait attaqué le tribunal pendant le procès, réclamant l’exécution des quatre hommes et forçant le tribunal à suspendre l’audience.
Trois affaires similaires en cours
«Les quatre hommes (…) ont été condamnés à 15 coups de fouet et une amende de 20’000 naira (près de 110 francs) et la peine a été immédiatement appliquée», a déclaré Abdul Mohammed.«La session s’est déroulée à huis clos et le jugement prononcé et exécuté avant que la nouvelle circule en ville», a-t-il ajouté, précisant que le tribunal agira de la même façon pour trois affaires similaires.
Les quatre hommes faisaient partie d’un groupe accusé d’avoir créé un club homosexuel. Lors d’une première audience le 6 janvier, ils avaient plaidé coupables. Quatre autres étaient passés devant un tribunal islamique différent et un accusé chrétien a été jugé par une cour laïque.
Homosexualité affichée: 10 ans de prison
Le président nigérian Goodluck Jonathan avait promulgué début janvier une loi interdisant les unions entre personnes de même sexe et restreignant les droits des homosexuels, très critiquée sur la scène internationale. La loi, adoptée à l’unanimité par les parlementaires nigérians en mai dernier, prévoit une peine de 14 ans de prison en cas de mariage homosexuel et 10 ans d’emprisonnement contre les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation.
Le texte prévoit également que «toute personne qui fait fonctionner ou participe à des clubs gays, des sociétés ou des organisations pour homosexuels (…) encourt une peine de 10 années d’emprisonnement». (afp/Newsnet)