Prévenir de nouvelles « barbaries » comme le génocide rwandais, passe « par l’éducation, en particulier des jeunes, à la tolérance, à la non-discrimination », a souligné Elio Di Rupo lors d’un dîner mercredi lors du 4e sommet UE-Afrique.
« Nous ne pouvons pas tolérer, où que ce soit, que certains soient privés de leurs droits et persécutés en raison de leurs origines, de leur orientation sexuelle, de leur religion ou de leurs convictions », a ajouté Elio Di Rupo, dont l’homosexualité est publique depuis 1996.
Le très homophobe président ougandais, Yoweri Kaguta Museveni, figure parmi les participants à ce sommet, au côté d’autres dirigeants dont les pays ont récemment renforcé leur répression de l’homosexualité, dont les président nigérian Goodluck Jonathan et son homologue kényan Uhuru Kenyatta.
Plusieurs pays européens – dont le Danemark, la Suède, la Norvège et les Pays-Bas – ont déjà annoncé le gel d’une partie de leur aide à l’Ouganda après la promulgation d’une loi qui y criminalise la « promotion » de l’homosexualité et impose la dénonciation des homosexuels. « Il y a encore trop d’hommes et de femmes dans le monde qui doivent se battre pour leur dignité et leurs libertés. Trop de minorités sont méprisées, trop de droits sont déniés », a insisté le Premier ministre belge.
La partie européenne souhaitait faire inclure dans la déclaration finale du sommet, qui réunit quelque 80 dirigeants européens et africains, une référence au respect « de l’égalité des sexes et des droits des groupes les plus vulnérables, incluant ceux appartenant à des minorités », selon un projet dont l’AFP avait obtenu copie. Mais cette mention déjà assez vague a disparu du projet final. Reste un engagement à « combattre toutes les formes de discrimination, de racisme, de xénophobie et tous les actes d’intolérance sur les deux continents ».
Près de trois quarts des pays africains, à l’exception notable de l’Afrique du Sud, disposent de législations interdisant ou réprimant l’homosexualité.