Elio Di Rupo était invité dans « Le Supplément politique », dimanche sur Canal +. Sur les sujets du « mariage pour tous », de l’euthanasie et de l’extrême droite, le Premier ministre a prouvé que la Belgique montrait l’exemple en matière de libertés.
Dès le début de l’interview, la journaliste Maïtena Biraben a voulu connaitre l’avis d’Elio Di Rupo sur ce qui rapproche, ou éloigne, les Français et les Belges. Ce sont « deux peuples cousins, frères, mais il y a des différences bien entendu », répond le Premier ministre. « Je pense que du côté belge on est beaucoup plus cool. On a ce sens du compromis permanent et on a cette volonté de faire avancer le pays malgré toute une série de difficultés ».
Sur la question du mariage gay, la journaliste rappelle qu’il est autorisé par la loi depuis 2003 en Belgique. Elio Di Rupo affirme alors que les Belges n’ont rien compris aux manifestations françaises sur le mariage homosexuel. « Vous êtes pour nous le pays de la liberté. Le “mariage pour tous” est un nouvel espace de liberté. Chez nous, il y a une très grande maturité démocratique à cet égard et nous avons regardé toutes ces manifestations en nous demandant si c’était vraiment en France ». Et d’ajouter, « en Belgique l’homosexualité n’est ni une question, ni un sujet. Ça fait partie de la vie depuis la nuit des temps et ça ne pose de problème à personne ».
Après cette question, la journaliste rappelle que les manifestants restent sur le qui-vive en France quant à l’arrivée prochaine d’un vote sur la fin de vie. Elio Di Rupo rappelle alors que l’élargissement de l’euthanasie pour les mineurs d’âge a été voté il y a quelques semaines en Belgique. « Nous sommes le premier pays au monde, mais personne n’est obligé d’utiliser cette faculté. Encore une fois, c’est un espace de liberté qui est ouvert aux familles et aux médecins ». « Cette notion d’avoir des espaces de liberté comme l’IVG, le mariage gay ou l’euthanasie, ça fait partie de ce que sommes, c’est-à-dire une population qui vit avec énormément de degrés de liberté », surenchérit-il.
Maïtena Biraben aborde ensuite le succès du FN dans plusieurs villes françaises lors des élections municipales et interroge le Premier ministre sur la suspension des jumelages avec deux villes tombées aux mains du FN. « La vie est faite de respect et de liberté et dans l’histoire des civilisations récentes il n’y a jamais eu un pays qui a été sauvé par une extrême droite. Elle a toujours utilisé la force, la violence pour arriver à ses fins. Que ce soit chez vous ou ailleurs, il y a des difficultés sociales que nous devons rencontrer (…), mais la réponse n’est certainement pas dans un parti d’extrême droite », répond Elio Di Rupo.
Faut-il pour autant couper les ponts avec les villes jumelées ? demande la journaliste. « C’est une manière de montre qu’on n’est pas d’accord », conclut-il.
Levif.be