La Gay Pride, ou marche des fiertés lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT), défilera samedi à Paris, pour réclamer l’égalité des droits entre les couples et les familles, dans un contexte « qui n’a jamais été aussi favorable » depuis l’élection de François Hollande.
La marche, de Montparnasse à Bastille, pourrait atteindre des records d’affluence, étant donnée « la formidable attente » suscitée par l’arrivée au pouvoir de la gauche, estime Nicolas Gougain, porte-parole de l’association Inter-LGBT, organisateur de la manifestation.
En 2011, la marche avait rassemblé « plus d’un demi-million » selon les organisateurs.
La communauté LGBT revendique notamment l’ouverture des droits au mariage pour les couples de même sexe, un sujet qui faisait partie des 60 engagements de François Hollande lors de sa campagne.
Le nouveau président a promis qu’une loi en ce sens interviendrait « au plus tard au printemps 2013 », ce qu’a confirmé la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, qui participait le 16 juin à la Marche des fiertés LGBT à Lyon.
Autre revendication, le droit à l’adoption pour les couples de même sexe et l’ouverture de la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de lesbiennes. François Hollande s’est également déclaré favorable à ces propositions.
« On n’a jamais été dans un contexte qui potentiellement peut nous être aussi favorable en terme d’égalité des droits. On peut s’attendre à une marche exceptionnelle, parce que les gens ont le sentiment que c’est maintenant que les choses vont se faire, après des années d’attente », ajoute Nicolas Gougain.
« L’égalité n’attend plus »
Les associations LGBT avaient d’ailleurs appelé à voter pour François Hollande. Des membres du gouvernement pourraient participer à la marche, dont le mot d’ordre est: « L’égalité n’attend plus ».
« Il faut réfléchir à la question de la filiation, pour permettre la reconnaissance d’un lien entre les enfants et les parents de même sexe, ce qui n’est pas le cas encore aujourd’hui », note Nicolas Gougain.
Il propose par exemple de mettre en place une présomption de « parentalité » pour la conjointe d’une femme qui accouche, comme il existe actuellement une « présomption de paternité » pour le mari d’une parturiente. « La pleine égalité dans le mariage passerait aussi par là », dit-il.
La Gay Pride veut également mettre en avant les droits des transsexuels, « parents pauvres » des sujets LGBT, malgré une récente proposition de loi PS visant à simplifier la procédure de changement de sexe à l’état civil, aujourd’hui conditionnée à la preuve d’une opération chirurgicale irréversible.
Enfin, la communauté LGBT demande un « plan de lutte contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre », et la création d’un « Observatoire ».
Actuellement, il n’existe pas de statistiques officielles sur les actes homophobes. Selon le rapport 2011 de l’association SOS-Homophobie, établi à partir de témoignages, les agressions physiques à l’encontre d’homosexuels ont progressé en un an de 5% pour atteindre 1.556.
Internet reste un bastion de l’intolérance, comme le monde du travail, précise le rapport.
Dans le domaine de la santé, une discrimination pourrait bientôt tomber: le gouvernement entend lever l’interdit qui empêchait les hommes homosexuels de donner leur sang en France en raison d’un risque considéré comme accru de contamination par le virus du sida (VIH).