L’événement, qui a rassemblé ce Vendredi 27 juin un peu plus d’une centaine de personnes, s’est déroulé sans incident. Un fait remarquable alors que cette fameuse « Gay pride » de Belgrade avait été annulée ces trois dernières années.
C’est pour des raisons de sécurité que l’évènement n’avait pas été rendu public auparavant : craignant des débordements violents, les associations organisatrices avaient fait le choix de ne diffuser la nouvelle qu’au sein de leurs réseaux d’adhérents. Entre 100 et 200 personnes ont donc défilé hier dans le centre-ville de Belgrade, sous escorte policière, pendant une trentaine de minutes. Parmi elles se trouvaient des représentants de plusieurs ambassades ainsi que des officiels de l’Union européenne, venus en signe de soutien.
Sous le slogan « zone sans haine », la marche était cette année dédiée à la communauté rrom ainsi qu’aux victimes des inondations. Elle s’est achevée par le dépôt d’une gerbe aux couleurs du drapeau arc-en-ciel à l’endroit où Dušan Jovanović, un jeune Rrom, avait été tué en 1997. Une manifestation de ce type avait déjà été organisée l’année dernière, à l’époque en mémoire de Brice Taton, un ressortissant français assassiné par des hooligans à Belgrade en 2009.
La journée internationale des fiertés (une manifestation distincte de la Gay pride), aussi connue sous le nom de « Christopher Street Day », est un évènement mondial organisé les 27 ou 28 juin en commémoration des émeutes de Stonewall aux États-Unis, en 1970. A l’époque, des membres de la communauté LGBT s’étaient opposés aux forces de police.
Un évènement à minima
En raison des inondations ayant touché la région fin mai, les associations ont tenu à organiser un évènement « à minima », afin de ne pas accentuer les crispations, alors que la situation est déjà très tendue en Serbie. « Il aurait été malvenu d’organiser quelque chose de plus conséquent, ce qui aurait nécessité une protection policière spéciale et donc des dépenses plus importantes pour l’État », ont-elles déclaré.
Malgré ce manque de publicité, l’événement a au moins eu le mérite d’avoir pu se dérouler. Depuis les violences qui avaient enflammées Belgrade en 2001 et 2009, les autorités serbes avaient annulé les Gay pride de ces trois dernières années, car elles craignaient de nouveaux saccages dans le centre-ville. Cette année, la communauté LGBT a donc pu défiler…en restant très discrète.
>> BELGRADE – Commissioner for Protection of Equality Nevena Petrusic wished all the best to the LGBT population in Serbia for the International Pride Day, noting that discrimination on the grounds of sexual orientation is still widespread in Serbia and that the LGBT population is one of the most discriminated against.
“This day is yet another chance to show that we are committed to the idea of human rights, tolerance, appreciation of differences and acceptance of others and different people. Everyone has the right to live freely and without fear, regardless of their sexual orientation,” Petrusic said in a written statement sent to the media. She adds that opinion polls show discouraging results for our society as a whole, as one in two citizens thinks that homosexualism is a disease that should be cured, and over 80 percent of respondents do not want LGBT people in their family. “Because of all of this, the holding of a pride parade this year will be of importance for all citizens of Serbia, as it will demonstrate that we are tolerant as a society, and ready to appreciate the differences,” the commissioner believes. She notes that the mere event is not enough, but rather continuous work is needed in order to counter prejudices and discriminatory stances, primarily among children and young people through the education system, but also through joint efforts of all public bodies, institutions, civil sector and the media.
Avec balkans.courriers.info