La marche de Kiev a été interdite par le maire au dernier moment, au nom de la sécurité publique. La police a en effet affirmé au comité organisateur qu’elle ne pouvait pas garantir la sécurité des participants, en raison des défilés prévus par des contre-manifestants d’extrême-droite.
Il incombe au gouvernement de veiller à ce que des rassemblements pacifiques tels que la Marche des fiertés puissent se dérouler sans perturbations illégales. Il est regrettable que le maire n’ait pas la volonté politique de garantir de tels droits.
La veille de la marche, le maire de Kiev, Vitali Klichko, avait annoncé la couleur en déclarant que le moment n’était pas aux « événements de divertissement » en Ukraine.
Pourtant, la semaine dernière, au cours d’une réunion avec le ministère de l’Intérieur à laquelle participait Amnesty International, confirmation avait été faite que la marche serait maintenue.
En interdisant la Marche des fiertés, le maire bafoue les obligations qui lui incombent de garantir la liberté d’expression et de réunion des manifestants. Par ailleurs, cette interdiction, sur fond de menaces émanant de groupes homophobes, risque de conforter ces groupes d’extrême droite dans leur capacité à empêcher l’organisation de tels évènements et renforcer par la même leur activisme. »
John Dalhuisen (Directeur du programme Europe et Asie centrale d’Amnesty International.)
L’année dernière, après avoir été interdite par le conseil municipal pour des raisons de sécurité publique, la marche avait finalement eut lieu. Une centaine de militants avait pu défiler le 25 mai sous haute protection policière dans un endroit assez éloigné du centre qui n’avait été communiqué aux participants et aux journalistes que le matin-même, pour des raisons de sécurité.
La marche n’avait duré que 20 minutes mais il s’agissait bien d’un moment historique pour les organisateurs et les participants.
Il est regrettable qu’un an après, les autorités se rétractent à nouveau.
Dans un rapport publié le 16 mai 2013, Amnesty International décrit les discriminations et violences subies par les personnes LGBTI en Ukraine. Les attaques contre ces personnes sont entretenues par des déclarations stéréotypées et discriminatoires de certains responsables politiques.
Les autorités ukrainiennes n’enquêtent pas correctement sur les actes de violence motivés par des préjugés ni n’engagent de réelles poursuites contre leurs auteurs. Il est même fréquent que des personnes travaillant au sein de la police, du parquet ou d’autres services publics expriment ouvertement leurs préjugés à l’égard des personnes LGBTI, ce qui incite à douter de leur volonté d’offrir à tous une égale protection de la loi.
Raid néo-nazi : Rappelons également, que le club Pomada (Rouge à lèvres), réputée comme la meilleure boite de nuit « friendly » de Kiev, a été visitée dimanche soir par une quinzaine d’hommes masqués qui ont lancé une grenade fumigène et causé quelques dommages matériels, mais n’ont pas agressé les clients.
Grâce aux caméras de surveillance, la police a recueilli des preuves matérielles de leur passage et ouvert une enquête pour « dégradations intentionnelles ».