Les patrons d’une vingtaine de multinationales ont appelé dimanche tous les pays du monde à lever leurs restrictions de voyage à l’égard des séropositifs, au moment où s’ouvre à Washington la 19e conférence internationale sur le sida.
Dans un communiqué, ces chefs d’entreprise s’engagent à s’opposer à toutes les restrictions de voyage liées au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), responsable du sida, les jugeant à la fois discriminatoires et néfastes pour la conduite de leurs affaires.
« Dans le paysage concurrentiel actuel, où les voyages d’affaires à travers le monde sont capitaux, nous devons pouvoir envoyer nos talents partout où on a besoin d’eux », a lancé le patron des jeans Levi Strauss, Chip Bergh. « Nous appelons tous les pays ayant encore ce genre de restrictions à les lever immédiatement ».
D’autres entreprises dont H&M, Gap, Coca-Cola, Merck ou Bristol-Myers Squibb ont pris part à cette campagne.
« Il n’existe aucune preuve que ce genre de restrictions aide à protéger la santé publique », a relevé Michel Sidibe, directeur exécutif d’Onusida, qui suit les pays imposant des restrictions ou des interdictions de voyage aux séropositifs.
Ces restrictions « sont discriminatoires et violent les normes internationales des droits de l’homme. Les gens vivant avec le VIH doivent avoir un accès égal aux opportunités et à la liberté de mouvement dans le monde d’aujourd’hui », a-t-il souligné.
Sur une liste mise à jour en 2011 et publiée sur son site internet, l’Onusida cite cinq pays – Egypte, Irak, Qatar, Singapour, Iles Turks et Caicos – qui refusent de délivrer des visas aux personnes atteintes du VIH « y compris pour de courts séjours ».
D’autres pays imposent des restrictions de différentes formes sur l’entrée, la durée de séjour ou le droit de résidence des séropositifs. Les Etats-Unis, où se tient la 19e conférence internationale sur le sida lors de laquelle 25.000 personnes sont attendues, a levé ses restrictions il y a deux ans à l’initiative du président Barack Obama.
Samedi, le fondateur de Microsoft Bill Gates avait été récompensé pour son engagement contre le sida, sa fondation ayant consacré en 11 ans 2,2 milliards de dollars à la prévention de cette maladie.