Alors que l’Afrique du Sud rend hommage aujourd’hui aux 34 mineurs en grève abattus lors d’affrontements avec la police, la semaine dernière, un pasteur a livré sa lecture fumeuse des «vraies» causes du massacre de Marikana. Dans une newsletter diffusée mercredi, le révérend Errol Naidoo met la tragédie sur le compte de la «culture de mort» qui imprégnerait la société sud-africaine. Premier coupable, selon lui: l’avortement. «Le meurtre de plus d’un million de citoyens non-nés (sic!), écrit-il, perpétue la culture de mort. La vie est devenue bon marché et a perdu sa dignité et sa sainteté dans une culture qui glorifie l’autogratification.» Mais derrière ce phénomène, le prédicateur dénonce la patte «d’activistes féministes radicales et de l’agenda homosexuel», relève le site du quotidien «Mail and Guardian».
«Virus détruisant la rationalité»
Cette exégèse délirante, preuve d’un opportunisme à toute épreuve, a été accueillie avec incrédulité et colère, alors que le pays observe un deuil national. «Quand je lis ça, je suis convaincue qu’il y a des courants religieux qui sont comme des virus détruisant la rationalité», a commenté la journaliste et activiste Mandy De Waal sur Twitter.
Chef d’un «Institut pour la politique de la famille», étroitement lié aux organisations fondamentalistes américaines, Naidoo ne rate jamais une occasion de dénoncer le «lobby homosexuel». Quand il ne parcourt pas les rues du Cap sous des photos de foetus ensanglantés, il vocifère contre les gay prides ou réclame l’arrêt de campagnes menées pour promouvoir sa ville auprès des touristes gay et lesbiennes. «Je hais les gays. [L’homosexualité] va à l’encontre de la volonté de Dieu», avait-il déclaré en 2009, confiant toutefois qu’il priait sans relâche pour qu’ils reviennent dans le droit chemin.
source:http://360.ch/blog/magazine/2012/08/gays-designes-responsables-du-massacre-de-marikana/