Quatre hommes jugés coupables d’avoir violemment agressé des homosexuels qu’ils dépouillaient dans la région de Mulhouse, ont été condamnés à des peines allant de 15 ans de réclusion à 3 ans ferme par la cour d’assises du Haut-Rhin.
Les quatre accusés, âgé de 23 à 30 ans, étaient jugés depuis vendredi dernier à Colmar pour avoir roué de coups des homosexuels et des étrangers qu’ils attiraient notamment dans des bois à Mulhouse (Haut-Rhin) pour les détrousser.
Dans leur verdict, les jurés ont reconnu les deux principaux auteurs, François Neuner, 23 ans, et Rezki Mazioudi, 30 ans, coupables de violences, violences aggravées et d’extorsion aggravée.
Ils ont en revanche été acquittés des poursuites de tortures et actes de barbarie.
Désignés comme les principaux auteurs de ces agressions, le parquet avait requis 17 ans de réclusion à leur encontre.
Après avoir été approchées dans des lieux réputés fréquentés par des homosexuels – notamment des discothèques en Suisse -, les victimes étaient rouées de coups puis délestées de leur argent et de leur carte de crédit, les accusés leur extorquant les codes et différents objets.
L’enquête avait montré que les deux principaux accusés utilisaient la plupart du temps le même mode opératoire: le plus jeune se présentait aux victimes en se déclarant ouvert à des propositions sexuelles, avant l’arrivée d’un complice qui s’en prenait violemment à eux.
Lors d’une agression, l’une des victimes aurait même été menacée de mort et ses vêtements avaient été brûlés par ses agresseurs.
Décrit comme le procès du «blond et de la brute», l’avocate générale Sandra Di Rosa avait dépeint le duo en désignant Neuner comme le «blond à la gueule d’ange qui appâtait les victimes» secondé de Maziouki, la «brute, avec ses gros bras qui cogne très fort».
Deux complices de 24 et 27 ans, ont également été condamnés a 4 et 3 ans ferme. Ils étaient poursuivis pour leur participation à au moins un fait de violences. Le parquet avait requis 6 et 4 ans ferme.
Le nombre exact de victimes n’a pas pu être établi, mais les enquêteurs estiment que le duo avait au moins agressé cinq hommes en 2012, parmi lesquelles un Suisse et deux Allemands.
Deux des victimes avaient été attaquées et dépouillées sur le parking du zoo de Mulhouse. Une seule victime s’était constituée partie civile. «Pour eux je n’étais pas un être humain. C’était comme s’il tapaient dans un ballon de foot», a-t-elle déclaré à la barre.
Les avocats des deux accusés, Mes Delphine Gilbert et Thomas Wetterer, avaient insisté sur l’enfance et le milieu social difficiles dans lesquels ont grandi leurs clients. Leur avocats ont décidé de faire appel.
AFP