L’organisation parisienne de lutte contre le VIH est très remontée contre les autorités suisses. Elle les accuse de couvrir des mauvais traitement policiers dont auraient été victimes ses militants.
Un rassemblement devant le siège de Novartis a été mouvementé, mardi soir. Huit militants de l’organisation de lutte contre le sida Act Up protestait contre la politique du géant pharmaceutique suisse en Inde, où la firme tente de bloquer la production de médicaments génériques. Huit membres du collectif ont été embarqués par la police. L’un d’eux, vivant avec le VIH, affirme n’avoir pas eu accès à son traitement pendant les 48 heures de sa détention dans un poste de police de la ville. Les autres activistes auraient subi des humiliations, des privations et des mauvais traitements. Les agents auraient en outre refusé de parler français ou anglais avec eux, deux langues qu’ils connaissaient manifestement. Un membre du collectif affirme même avoir été frappé.
Manif «illégale»
A la suite de cette affaire, Act Up Paris accuse les autorités suisses de «mensonge». Sollicitée par le Ministère français des Affaires étrangères, Bâle aurait en effet prétendu que les droits des détenu avaient été scrupuleusement respectés. «Le Temps» de vendredi n’a obtenu aucun commentaire sur ce cas de la part du Consulat de France à Zurich ni du Ministère public bâlois. Ce dernier a toutefois avancé que le détenu n’avait peut-être pas «clairement» exprimé le besoin d’un traitement.
Sur les circonstances de l’arrestation, la «Basler Zeitung» de jeudi rapporte que la manifestation n’avait pas reçu le feu vert des autorités. Des ballons remplis de peinture auraient été jetés contre la façade de l’immeuble et «une petite sculpture en pierre» aurait été détruite. Les huit activistes ont été condamné chacun à 770 euros d’amende.