Mariage gay : après les chrétiens, les juifs et les musulmans s’en mêlent !

Pour le moment, seuls les chrétiens, en particulier les catholiques, avaient pris position, créant souvent la polémique, sur le projet de loi sur l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe. Les représentants des cultes juifs et musulmans sont sortis de leur réserve pour exprimer leur opinion.

L’avis du côté des juifs

Juste avant Rosh Hachana, le nouvel an juif, Joël Mergui, président du Consistoire central israélite de France, a déclaré que « la religion juive ne reconnaît évidemment pas le mariage homosexuel. Mais, au-delà de l’interdit religieux, je m’interroge sur le sens d’une société qui accorderait la même normalité à des familles où l’enfant aurait deux pères ou deux mères au lieu d’un père et d’une mère, le modèle traditionnel », tout en poursuivant « le mariage homosexuel changerait le modèle naturel de la famille, c’est une lourde responsabilité. C’est pourquoi il ne faut pas se focaliser sur la religion comme un obstacle, mais voir tout ce que cette question remet en cause dans nos repères, nos rapports à la parenté, à la famille, nos modes d’organisation sociale, avant de se prononcer ».

Au mois de juillet, Joël Mergui s’était inquiété sur la laïcité qui, selon lui, devenait « plus rigide », en faisant référence à l’abattage rituel qui fait actuellement l’objet d’un débat.

L’avis du côté des musulmans

Mohammed Moussaoui, président du Conseil français du culte musulman (CFCM), a rappelé récemment que « l’islam n’autorise pas le mariage entre deux personnes de même sexe », marquant ainsi son opposition. Il précise également que, selon la tradition musulmane « le mariage est un pacte fondé sur le consentement mutuel en vue d’établir une union légale et durable, entre un homme et une femme, et ayant pour but de fonder une famille stable ».

En ce qui concerne l’homoparentalité, le responsable religieux fait part de son inquiétude : « le respect du principe d’égalité ne risque-t-il pas d’ouvrir la porte à d’autres demandes de vie commune, d’accès à la procréation médicale assistée (PMA) ou à la gestation pour autrui ? Qu’est ce qui justifierait les différences de traitement (par exemple au sujet de la PMA) entre des couples hétérosexuels et des couples homosexuels ? Comment va-t-on garantir, à l’enfant, la présence de sa mère et de son père dans le cas d’une adoption par un couple homosexuel ? Imposera-t-on aux couples hétérosexuels et à leurs enfants la suppression des mentions « père » et « mère » dans le livret de famille ? ».

De plus, il s’interroge sur la nécessité de légiférer sur le sujet et « d’entamer une restructuration de la société qui risque d’ouvrir un débat passionnel au moment où des priorités se présentent à notre pays en cette période de grande crise économique ».

Il faut noter que le CFCM représente la branche modérée de l’Islam en France…

Ainsi tous les représentants des cultes monothéistes sont unanimes sur le sujet. Ils s’immiscent dans un débat qui n’est pas le leur. Sur la question de l’ouverture du mariage et de l’adoption pour les couples de même sexe, les chrétiens, juifs et musulmans peuvent se donner la main et ainsi montrer à quel point la religion reste figée face à l’évolution de la société qui l’entoure…

Giuseppe Di Bella-Viane

source:http://www.agoravox.fr/actualites/religions/article/mariage-gay-apres-les-chretiens-122919