Le procès d’un homme de 39 ans accusé du meurtre de son amant, un notaire 59 ans retrouvé égorgé à son domicile en 2010, s’est ouvert lundi devant la cour d’assises du Bas-Rhin à Strasbourg.
Gilles Manderscheidt, jugé pour meurtre, vol, escroquerie et faux en écriture, a reconnu avoir tué Bertrand Bilger dans la nuit du 22 au 23 mai 2010, au cours d’une violente dispute entre les deux hommes, mais affirme avoir agi en état de légitime défense.
Il encourt 30 ans de réclusion criminelle. Le verdict est attendu mercredi.
La première journée d’audience a permis à la présidente du tribunal, Anne Pauly, et à l’avocate générale, Morgane Robitaillie, de pointer les mensonges à répétition de ce père de famille divorcé, décrit par ses anciens employeurs comme aimable mais parfois colérique, fuyant et insaisissable.
L’accusé, né à Strasbourg en 1973, avait notamment affirmé à la juge d’instruction Cécile Meyer-Fabre posséder un diplôme d’ingénieur à l’Insa (ex-Ensais). Or, « l’Insa n’a jamais eu d’étudiant à votre nom », a dénoncé lundi l’avocat des parties civiles, Me Francis Metzger.
Le suspect, sans activité au moment du meurtre, touchait des indemnités de licenciement de Pôle emploi tout en gagnant sa vie comme escort boy, selon Anne Pauly.
Marié depuis 1997, il a entretenu à partir de cette année-là avec Bertrand Bilger une relation « qui devait rester confidentielle et secrète », a-t-il expliqué. « Pendant 10 ans, j’ai été fidèle à ma femme d’un côté, à Bertrand de l’autre », a dit l’ancien amant, reconnaissant dans le même temps d’autres aventures.
Le corps de la victime avait été découvert deux jours après le drame, dans la chambre à coucher de son appartement d’un quartier chic de Strasbourg. Son corps présentait de nombreuses plaies par arme blanche au torse et une « profonde plaie à la gorge, qui a entraîné la mort », a rappelé Anne Pauly.
Gilles Manderscheidt avait été interpellé à Paris quatre jours après le meurtre, endormi dans la voiture de sa victime, un cabriolet Mercedes qu’il avait utilisé pour fuir. Il avait auparavant fait usage de deux chéquiers et trois cartes bancaires appartenant à Bertrand Bilger.