L’application effectif du mariage gay remise en question dans certains États américains

Quelques heures à peine après la décision historique, vendredi 26 juin, de la Cour suprême légalisant le mariage de personnes du même sexe dans l’ensemble des Etats américains, les premières cérémonies ont eu lieu au Texas, où il était jusqu’alors interdit.

A Dallas, comme dans la plupart des bastions « libéraux » de l’Etat, Jack Evans et George Harris ont ainsi officialisé leur union après cinquante-quatre ans de vie commune, ayant visiblement convaincu le juge de renoncer au délai légal de trois jours imposé après la délivrance d’un certificat de mariage.

Certains couples faisaient même la queue pour obtenir un certificat avant que la décision des juges suprêmes soit rendue, criant « Nous l’avons ! » quand celle-ci tomba.

L’application immédiate de la décision de la Cour suprême n’est toutefois pas acquise sur tout le territoire américain. Dans le comté de Denton, au Texas, un secrétaire de mairie a ainsi refusé de délivrer un certificat à un couple de femmes, expliquant s’en remettre à l’avis du procureur de district afin de trancher le conflit entre la loi fédérale et la loi locale, qui interdit toujours le mariage homosexuel.

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Dans le Mississippi et en Louisiane, les procureurs généraux ont également expliqué que les unions homosexuelles ne pourraient être prononcées immédiatement. Dénonçant l’« intrusion du gouvernement fédéral » dans les affaires des Etats, ceux-ci ont avancé que rien dans la décision de la Cour suprême ne précisait que la légalisation prenait effet immédiatement. « Il n’y a donc aucune contrainte légale pour les officiels de délivrer des certificats de mariage pour les couples de même sexe en Louisiane », a ainsi expliqué Buddy Caldwell, qui attend un ordre officiel de l’Etat fédéral pour obtempérer.

Dans le Tennessee, des élus républicains ont déposé une proposition de loi pour « protéger » les pasteurs de la contrainte de prononcer des unions de couples de même sexe – bien que rien dans l’arrêt de la Cour suprême ne les y oblige.

lemonde.fr