« Les plus hostiles aux gays sont ceux qui ne sont pas tout à fait au clair avec leur propre orientation sexuelle! »

« Le clergé est largement homosexuel et […] paralysé par le manque d’acceptation pour sa propre orientation sexuelle« , proclamait publiquement Monseigneur Krzysztof Olaf Charamsa, en révélant son homosexualité à la veille du synode sur la famille.
Une situation qui aurait d’ailleurs mis le Pape François dans l’embarras. Mais ce qui choque la « bien-pensance » catholique n’est pas tellement le fait que ce prêtre soit homosexuel. Devant supposément rester chaste, ses penchants sexuels intimes pour les femmes ou les hommes ne concernent que Dieu et lui. Ce qui fait scandale, c’est que ce prêtre exprime ouvertement ce qui devrait rester dissimulé, estime Pascal De Sutter, psychologue politique, sur le site du « Le Vif/L’Express« .

Il ose même proclamer publiquement ce que tout le monde subodorait : « Le clergé est largement homosexuel et […] paralysé par le manque d’acceptation pour sa propre orientation sexuelle. »

Ce prêtre exprime ce paradoxe que des études de psychologie-sexologie confirment. A savoir que c’est surtout parmi ceux qui ne sont pas tout à fait au clair avec leur propre orientation sexuelle que l’on rencontre la plus grande hostilité à l’égard des gays. Il en va de même pour les sociétés humaines où l’accès aux femmes est très difficile et où les expériences homosexuelles sont très courantes. Ce sont les plus violemment répressives à l’égard de l’homosexualité. Une lecture dépassionnée des quatre Evangiles amène pourtant deux évidences : Jésus le nazaréen ne semble pas se préoccuper du sujet de l’homosexualité. Pas un mot n’est rapporté à ce sujet. Par contre, il est clairement dit et répété par les apôtres que Jésus montre beaucoup d’empathie pour tous les marginaux et proscrits de son époque : les publicains, les samaritains, les prostituées, les handicapés, etc. Ce qui aurait dû amener logiquement les chrétiens à suivre son exemple et considérer avec bienveillance une minorité réprimée, comme le sont souvent les homosexuels.

Il en va de même pour les sociétés humaines où l’accès aux femmes est très difficile et où les expériences homosexuelles sont très courantes. Ce sont les plus violemment répressives à l’égard de l’homosexualité. Une lecture dépassionnée des quatre Évangiles amène pourtant deux évidences : Jésus le nazaréen ne semble pas se préoccuper du sujet de l’homosexualité. Pas un mot n’est rapporté à ce sujet. Par contre, il est clairement dit et répété par les apôtres que Jésus montre beaucoup d’empathie pour tous les marginaux et proscrits de son époque : les publicains, les samaritains, les prostituées, les handicapés, etc. Ce qui aurait dû amener logiquement les chrétiens à suivre son exemple et considérer avec bienveillance une minorité réprimée, comme le sont souvent les homosexuels.

Cependant, le prédicateur Paul de Tarse (1) lança une série de diatribes hostiles à la sexualité sous pratiquement toutes ses formes, y compris homosexuelles. Il n’est pas nécessaire de posséder un doctorat en psychologie pour comprendre que ce Paul de Tarse vivait assez mal la pénible chasteté qu’il s’imposait. Sa frustration sexuelle, et peut-être même ses propres penchants inavoués, expliquent certainement sa surprenante animosité à l’égard de diverses formes humaines de sexualité. On peut s’étonner qu’au cours des siècles, l’Eglise se soit éloignée du message de compassion du Christ, pour s’aligner sur le puritanisme des épîtres pauliniennes. Je me souviens d’un abbé que j’estimais beaucoup et qui donnait cours de religion dans une école de l’Etat. Quand des élèves chahuteurs lui posèrent des questions sur sa sexualité d’ecclésiastique, il répondit humblement : « Je suis un homme comme les autres. »

Il faudra quand même admettre un jour que les religieux et religieuses sont des êtres sexués animés de sentiments. Peut-être que le Vatican devrait enseigner un peu plus de sexologie scientifique à ses théologiens. Ils comprendraient alors que la continence sexuelle forcée amène plus de troubles psychiques, de dysfonctions sexuelles et de colères réprimées que d’élévation spirituelle. Certains mystiques pensent qu’un puissant orgasme sexuel vécu dans l’amour d’autrui rapproche plus de Dieu que la chasteté ou l’auto-flagellation. Mais rien ne vous oblige à penser comme eux.

(1) Connu aussi sous le nom de saint Paul. Bien que se proclamant « apôtre », il ne faisait pas partie des douze apôtres. Et il n’a jamais rencontré Jésus de Nazareth de son vivant.

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