Dans une laverie, Rémi rencontre par hasard Damien, le fiancé de son ex-copine. Contre toute attente, une véritable amitié va naître jusqu’à ce qu’un événement vienne tout bouleverser. Laver son linge sale en public n’aura jamais été aussi drôle !
Pour tous ceux qui ont connu les joies des passages obligés par la laverie de quartier, le décor vous sera familier : les énormes machines à laver, à sécher, le distributeur de lessive, l’unique banc pour les clients, tout y est, sauf l’ennui habituel ! Et pour tous ceux qui n’ont jamais franchi les portes d’un tel établissement : bienvenue sur la scène du théâtre de la Contrescarpe. Très vite nous allons comprendre que ce décor est un huis-clos où Rémi et Damien vont passer six mois de leur vie. Dans la salle, le public observe alors la rencontre des deux protagonistes et assiste à l’évolution de leur relation : la complicité naissante puis une profonde amitié et enfin autre chose…
Pendant 1h15 Rémi et Damien, joués par Frédéric Valentin et Fabrice Pannetier, enchaînent échanges de rire et même de délires. Mais il y a aussi des moments de tension, de tendresse et à chaque fois le ton est juste. Les deux comédiens se glissent dans leur personnage et se donnent à chaque réplique dans un rythme effréné. S’ils transpirent c’est un gage de succès !
Tout commence par une pure comédie et cela n’a rien d’étonnant quand on connaît les auteurs : Jean Franco et Jérôme Paza (« Interdit au public », « Les bras m’en tombent »). Avec « Soixante Degrés » ils souhaitent développer une double idée : l’exploitation dramatique d’un lieu d’une part – une laverie automatique- propice aux rencontres et d’autre part, l’exploration d’un sentiment « hors du moule » : l’amour d’un homme, que rien ne prédisposait a priori à l’homosexualité, pour le nouveau compagnon de son ancienne petite amie. L’amour de Rémy pour Damien.
Les personnages seront-ils prêts à assumer cette situation en porte-à-faux ? Vivront-ils pleinement cette aventure humaine ? La tournure que prend la pièce n’est en rien déroutante. Légèreté et humour sont toujours présents, il n’y a jamais de pathos dans les dialogues. Avec le final on s’éloigne du « happy end » trop guimauve pour finir sur un incroyable double rebondissement doux-amer.
« Soixante degrés » au Théâtre de la Contrescarpe jusqu’au 27 décembre 2015
5 Rue Blainville, 75005 Paris
Les dimanches et lundis à 20h45 Tél. : 01 42 01 81 88
avec source : Daniel Ielli