Acteur, scénariste et réalisateur, Jérémy Lorca est né à Avion dans le Pas-de-Calais. Et s’il a d’abord choisi de faire du droit pour s’extirper de sa région, ce sont les feux de la rampe parisienne qui l’auront toujours motivés.
« Enfant, j’étais loin d’être Rambo. J’ai donc subi beaucoup d’insultes. J’étais vraiment le vilain petit canard du patelin. C’était pas facile tous les jours mais je savais ce que je voulais faire de ma vie, et tout ça n’a fait que renforcer ma motivation pour y arriver », confie le comédien. Mais, si les rêves sont une force, les réalités de la vie parisienne, tout aussi difficiles. Et, de foyers en chambres de bonnes, aux rencards catastrophes et boutiques de luxe, dans cette course aux compétences transversales, le jeune homme va se rôder « sentimentalement et professionnellement », jusqu’à forcer le destin.
« Mes amis me disaient que j’étais drôle, mais être drôle en privé et sur un plateau, ce n’est pas la même chose ». Malgré des apparitions dans des films et téléfilms, dont Plus belle la vie, Jeremy Lorca va donc « enchaîner les scènes ouvertes » et présenter en 2015 son « One Man Show » à l’humour piquant, accompagné d’un premier roman « Chercher le garçon » (Ed. Cherche Midi) sur « les tribulations d’un célibataire en quête d’amour » : « Avoir 25 ans, c’est frôler la date de péremption sur le marché de la drague », explique t-il.
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C’est ainsi tout au long du spectacle. D’illusions en désillusions, dans une composition qui ne cesse d’évoluer au fil des représentations, Jeremy déballe sans complexe un « Sex and the City « made in le Marais » », ironisant avec « tendresse » sur le milieu, persuadé d’être à jamais célibataire. Et, d’anecdotes en personnages, aussi équivoques qu’extravagants, il évoque les « maladresses » de ses premiers émois, nous plonge dans les salles de sports et soirées branchées aux bars trop chics, « où t’as pas d’argent mais paie les frais de port ». Il raconte ses amis « en tout bien tout honneur » et derrière une certaine insouciance revient sur des réflexions parfois toxiques, qui devraient nous culpabiliser mais se transforment en franche rigolade, avec sensation interactive d’un « déjà vécu ».
Mais l’humoriste milite également. Lorsqu’il apprend, deux ans après les promesses de François Hollande, alors candidat, que les homosexuels sont toujours exclus du don du sang, il s’investit dans un court-métrage « Don du sang pour tous : Next step ? », dénonçant une interdiction qui « accrédite une forme de présomption de séropositivité » des hommes homosexuels et bisexuels.
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« J’ignorais que c’était le cas. Et mes amis aussi. J’ai pensé qu’il était nécessaire de les alerter, d’en parler. Surtout lorsqu’on sait qu’il faut chaque jour plusieurs milliers de donneurs pour répondre aux besoins et que les dons sont en baisse constante. C’est un droit de sauver une vie ! »
Dans sa quête au grand amour, Jérémy Lorca est bien effectivement un trentenaire des plus dynamiques, pétillant, drôle et désespéramment « Bon à marier ».
C’est tous les mardis soirs, jusqu’au 26 avril 2016, dans une mise en scène de Léa Lando, à la Comédie des boulevards, 39 rue du sentier, dans le 2e arrondissement à Paris. Et vous pouvez consulter billetreduc, pour en savoir davantage sur les prochaines séances.
Terrence Katchadourian
stophomophobie.org