Le nouvel intitulé du ministère de « la famille », qui devient celui « des familles », a été officialisé vendredi 4 mars dans un décret publié au Journal officiel. Le Président François Hollande, qui avait annoncé ce changement dans une interview accordée au magazine Elle jeudi, veut ainsi refléter la diversité des modèles familiaux.
Le chef de l’Etat a expliqué qu’il s’agit ainsi de « reconnaître toutes » les familles : « Les recomposées, les monoparentales, de même sexe. Ce qui est réactionnaire, c’est de considérer qu’il n’y aurait qu’un seul et unique modèle familial. »
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— Gouvernement (@gouvernementFR) 4 mars 2016
« En prenant cette décision, le président de la République accompagne des évolutions de société », salue également Laurence Rossignol, qui rappelle que les familles monoparentales représentent « près de 20 % des familles », et que les familles recomposées et homoparentales sont également nombreuses.
Mais, si « le code de l’action sociale et des familles avait déjà choisi cette dénomination il y a plusieurs années », comme le souligne encore la ministre, l’intitulé ne plaît guère aux défenseurs de la « famille traditionnelle », qui dénoncent « un coup de communication et de la démagogie », quand l’objectif du président de la République est de rassembler.
« Quand vous parlez d’un sujet extrêmement important, comme l’emploi ou la défense, vous ne le relativisez pas totalement en le mettant dans un espèce de pluriel indéfini. La famille, elle rassemble. Une fois de plus, François Hollande marque les différences et produit l’effet inverse de ce qu’il recherche », regrette Ludovine de la Rochère présidente de la Manif pour Tous, qui s’insurge d’un « abandon » de la famille et promet des actions à l’approche des échéances présidentielles.
Avec ce pluriel, François Hollande « ne fait que souligner les différences », martèle aussi Hervé Mariton, l’un des opposants les plus déterminés au projet de loi mariage pour tous. Selon le député Les Républicains, qui ne voit décidément dans ce changement d’appellation aucune garantie pour la défense de la famille, « le pluriel, c’est prendre chacun séparément, c’est peut-être aussi organiser l’affrontement d’une forme de famille par rapport à une autre ».
Débat sémantique, Eric Ciotti (Les Républicains, toujours) a jugé pour sa part que cette décision était « ridicule sur la forme » et traduit sur le fond « une idéologie dangereuse », a-t-il ajouté sur RTL, estimant que « les socialistes, en tout cas le président de la République, n’aiment pas la famille ».