« La Sociologue et l’ourson » : Quelque deux cents manifestants pour dénoncer la censure à Argenteuil (VIDEOS/PHOTOS)

Militants associatifs et représentants de la communauté culturelle… près de deux cents personnes ont participé ce samedi à Argenteuil au rassemblement organisé à l’appel de Solidarité Palestine et de l’Association de défense du cinéma indépendant, pour dénoncer la déprogrammation par la mairie des films « La Sociologue et l’ourson », une « réflexion intelligente » sur le mariage pour tous, ainsi que « 3 000 nuits », qui aborde l’incarcération d’une Palestinienne dans une prison d’Israël.

Ils devaient être présentés le 27 mai prochain dans un cinéma municipal, mais Georges Mothron (LR) a choisi de les « interdire », estimant que ces sujets étaient attentatoires à l’ordre public et pouvaient « rapidement mettre le feu aux poudres dans une ville « comme Argenteuil » ».

Un acte de censure « motivé par un positionnement politique » !

« Les Argenteuillais ne sont pas plus c… que les autres, » souligne sur leParisien Omar Slaouti, président de Solidarité Palestine : « On ne peut pas, à un moment de l’année, être pour la liberté d’expression, et ensuite assumer la censure d’œuvres culturelles. »

Lors de sa campagne pour reconquérir la mairie en 2014 après l’avoir perdue en 2008, Georges Mothron avait affirmé son opposition à la loi Taubira, tout comme son délégué aujourd’hui à la culture, membre du Parti chrétien démocrate.

Monsieur le maire aura donc décidé que « sa ligne politique devait irriguer l’ensemble des Argenteuillaises et Argenteuillais (…) », qui n’avaient pas à croiser les débats, « dès lors qu’il s’agit notamment d’homosexualité, parce qu’il existe des relents homophobes dans cette municipalité, et certains ne s’en cachent pas (…) Et, Monsieur Mothron fait en sorte que certaines associations ne puissent pas avoir droit à la parole… » Pendant les échanges, il y aura eu effectivement des coupures de courant. Nuisances sonores diurnes ? Les organisateurs avaient envisagé la sournoiserie et prévu des batteries.

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« Je suis quasiment persuadé que Monsieur le maire n’a même pas vu les deux films, » déplore également Mathias Thery, solidaire des deux associations locales et agréablement surpris par la mobilisation pour défendre son film. « Les sujets ne lui plaisent pas et donc il empêche (…) Il a voulu faire ça en douce et maintenant toute la France est au courant. Partout où je vais pour accompagner le film, on me parle d’Argenteuil. Ca démontre que la censure ne passe pas, et qu’il y a des gens qui restent attentifs à ce genre de choses, » a confié le coréalisateur de « La Sociologue et l’ourson ». Il a lu ensuite une lettre de sa mère, Irène, qui n’aura pas participé au rassemblement mais tenu à remercier l’assistance, en rappelant à Georges Mothron que « la désignation, comme « contraire à l’ordre public », d’un mariage inscrit dans la loi commune était un « acte grave » contre l’esprit de la République. »

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De même, selon un membre du Syndicat des distributeurs indépendants du cinéma, « une Mairie ne peut interdire un film, s’il a obtenu son visa de contrôle délivré par le Centre national du cinéma et de l’image animée, « sauf trouble à l’ordre public » », ce qui n’était pas arrivé depuis « Les Bérets verts » avec John Wayne, très « extrême droite » et à l’origine précisément de l’instauration de la démarche. La décision de Georges Mothron est ainsi d’autant plus « illégale qu’illégitime ».

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Mais « ce n’est qu’une étape », précise Laurence Conan, présidente de l’ADCI : « La mobilisation ne fait que commencer ! » En l’absence de réponse de la mairie, les associations ont promis de projeter le film en plein air. « Une belle nuit debout ! »

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Pour voir plus de photos : La sociologue et l’ourson