Des ex-militaires homosexuelles réclament des excuses d’Ottawa pour avoir subi des châtiments corporels et psychologiques, infligés par leurs supérieurs dans les Forces armées canadiennes. Les faits remontent au début des années 1980 mais les cicatrices sont toujours profondes.
« On m’enfermait dans une salle pour m’interroger. On me demandait avec qui je me tenais, si j’étais lesbienne », a raconté samedi à TVA Nouvelles Line Blackburn, congédiée par l’armée à l’époque. « On voulait me mettre dehors, mais je devais signer un papier pour assurer que je n’en parlerais jamais en public. »
Harcelées, intimidées en raison de leur orientation sexuelle, certaines soutiennent même avoir subi des traitements par électrochocs pour les « guérir de leur déviance », considérée « dangereuse pour la sécurité nationale ».
« Vous choisissez l’armée pour représenter votre pays. Ta famille est fière de toi. Tu entres par la grande porte et tu sors par la porte du cabanon », raconte Mme Blackburn.
Toutes ces femmes demandent une compensation et des dédommagements parce qu’elles ont également perdu leur retraite en raison de leur expulsion.
« On demande des excuses formelles, avec compensations », a souligné Brigitte Laverdure, porte-parole du groupe. « Ces gens-là se sont fait arracher une partie de leur vie, leur carrière. »
Un groupe d’entraide a été créé pour retrouver d’autres militaires victimes de ces sévices. Le ministère de la Défense nationale a pris acte des témoignages, indiquant qu’une enquête avait été ouverte.