En 2015, sur les quelque 6.000 découvertes de séropositivité, 2.600 concernaient des « hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes », soit 43% de l’ensemble des nouveaux cas contre 54% chez les hétérosexuels, principalement nés en Afrique subsaharienne et dont bon nombre ont été infectés en France, relève ce mardi 29 novembre l’agence Santé publique France, dans son « Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire » (BEH) dédié à la Journée mondiale du sida, qui se tient le 1er décembre.
L’agence sanitaire souligne que les « HSH » sont aussi la population la plus touchée par les MST, désormais désignées par le terme « IST » pour « infection sexuellement transmissible », avec plus de 80% des syphilis et près de 70% des gonococcies diagnostiquées dans les structures spécialisées, ainsi que la quasi-totalité des infections bactériennes rectales dites « LGV ». Les co-infections avec le VIH restent marginales (11 %) mais la résistance aux antibiotiques progresse. L’avenir semble donc bien sombre.
Selon les chercheurs, cette explosion est liée à « une augmentation des comportements sexuels à risque » et à la perte de vitesse du préservatif, même s’il reste très fortement recommandé.
La Prep (prophylaxie pré-exposition), autre traitement préventif du sida, peut aussi être prescrit à l’hôpital depuis fin 2015. Mais, contrairement au préservatif, il ne protège pas contre des IST comme la syphilis et le gonocoque, en hausse de 56% et 100%, selon une étude parue dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), une publication de l’agence, qui préconise une mobilisation « de l’ensemble des outils de prévention », préservatif, dépistage régulier du VIH, des IST de l’hépatite C ainsi que la PrEP.
Santé publique France déplore l’hésitation des médecins à prescrire des tests de dépistage du VIH en population générale, mais reconnaît des progrès en matière de précocité des diagnostics (39% de tous les cas de séropositivité sont désormais détectés à un stade précoce, chiffre qui atteint 49% chez les HSH).
Comme les années précédentes les trois quarts des 5 millions de sérologies VIH réalisées en France en 2015 l’ont été par des laboratoires de ville, tandis que les tests rapides (ou TROD) proposés par les associations à des populations qui échappent au dépistage (comme les migrants ou certains HSH) se sont stabilisés aux environs de 62.000 l’an dernier, comme en 2014.
Quelque 90.000 autotests de dépistage ont par ailleurs été vendus entre septembre 2015 – date de leur lancement en pharmacie – et septembre 2016.
Sur un plan plus général, le nombre de nouveaux cas d’infections par le VIH est de 89 par million d’habitants, mais avec de très fortes disparités régionales : rapportée au nombre d’habitants, la Guyane est de loin la plus touchée par l’épidémie devant la Guadeloupe et la Martinique.
En 4e position arrive l’Ile-de-France où quelque 2.500 nouveaux cas sont découverts chaque année, soit 42% des découvertes de séropositivité en France alors que la région ne rassemble que 18% de la population française. Les Départements d’Outremer (DOM) représentent pour leur part 3% de la population française.