Un couple homosexuel agressé à Argenteuil, « pour s’être enlacé » devant un établissement scolaire

Un homme de 25 ans a été présenté en comparution immédiate devant le tribunal correctionnel de Pontoise ce mercredi 30 novembre, pour violences volontaires, rapporte LaGazetteValdoise, « en raison de l’orientation sexuelle des victimes ».

Il avait agressé le 24 novembre dernier, devant le lycée Fernand Léger d’Argenteuil, un jeune homme et son compagnon de 18 ans, venu récupérer un diplôme. Il faisait froid et pour se réchauffer le couple s’est enlacé.

« Une honte devant les enfants », selon l’assaillant, accompagné de son épouse qui, apercevant les garçons « se frotter le dos », les a d’abord généreusement qualifiés de « pédé », et plus. Avant de descendre de son véhicule, pour finalement leur asséner des coups, et s’enfuir en emportant le téléphone d’une des deux victimes.

Elles écoperont d’un à trois jours d’incapacité de travail par les médecins de l’UMJ, mais le suspect sera également interpellé. Il a reconnu l’agression et sollicité un délai pour préparer sa défense, d’où son placement sous mandat de dépôt dans l’attente du jugement renvoyé au 23 décembre prochain.

Le tribunal a par ailleurs décidé de suivre les réquisitions du procureur de la République Erick Maurel qui dénonce ainsi « une agression sauvage, fondée sur une homophobie viscérale : Le prévenu ne supportant pas que deux hommes se touchent et éventuellement s’embrassent. »

Déplorant une homophobie qui trouve « ses racines dans un intégrisme religieux, comme le montrent les déclarations de sa compagne », Maurel s’inquiète précisément du risque trop important de pression sur les victimes : « s’il rencontre deux personnes supposées homosexuels, va-t-il de nouveau les frapper ? », s’interroge-t-il.

Le prévenu affiche effectivement 17 mentions à son casier judiciaire, pour vols, violences, et trois séjours en prison pour une durée totale de deux ans. Il assure cependant n’avoir pas souhaité ce dérapage : « Je n’ai pas voulu ça. Je m’en fous, ils font ce qu’ils veulent… Ca n’a rien à voir avec de l’homosexualité. Ca aurait été un homme et une femme qui se « tripotaient » ce serait pareil », a conclu sa compagne à la sortie de la salle d’audience.

Joëlle Berthout
stophomophobie.com