Le 24 novembre 2016, Patrice, 19 ans, qui venait récupérer son diplôme de CAP, accompagné d’André, 33 ans, ont été sauvagement agressés par un jeune homme de 25 ans, pour une caresse partagée dans le froid « sur le dos ».
« Vous n’avez pas honte », a lancé l’individu, en les traitant depuis son véhicule de « pédés », avant de descendre leur assener une série de coups de poing et de pied, pour s’enfuir en emportant le téléphone d’une des deux victimes.
Interpellé par la police et jugé la semaine suivante en comparution immédiate à l’issue de sa garde à vue, il a finalement été condamné ce vendredi 23 décembre à quatre mois de prison ferme par les juges du tribunal correctionnel de Pontoise, dans le Val-d’Oise, pour « des faits de violence en raison de l’orientation sexuelle ».
« Je n’avais pas à faire ça », a-t-il déclaré à la barre, sans pouvoir justifier son déchainement. Les deux hommes ont respectivement écopé d’un et trois jours d’incapacité totale de travail. Mais ce n’est pas leur homosexualité qui l’aurait choquée, plutôt « leur différence d’âge » : « Je côtoie souvent des homos en soirée et cela ne m’a jamais posé de problème. » Et si ça avait été un homme et une femme ? « J’aurais réagi de la même manière », assure-t-il, avant de se contredire encore plus tard.
« Satisfaite », Me Ariane Lachenaud, l’avocate des parties civiles, s’est félicitée que le caractère homophobe de l’agression ait été retenue, même si pour sa défense, le prévenu l’a contesté : S’il est intervenu, « ces deux-là étaient à ses yeux de sales pédés ».
Il affichait déjà plus d’une dizaine de condamnations à son casier judiciaire, essentiellement pour des faits de vol et de violence, cela devrait « le faire réfléchir sur le respect de la loi », a ajouté le représentant du parquet.
Reconnaissant par ailleurs que son client avait effectivement fait n’importe quoi et réagi « avec beaucoup de stupidité », l’avocat Raphaël Lehmann a cependant plaidé pour la tolérance et sa relaxe, évoquant un risque pour l’emploi qu’il occupe depuis un et demi dans la même entreprise : une situation stable qui « lui permettra d’indemniser rapidement les victimes ».
Le tribunal a décidé de le maintenir en détention et d’assortir la peine de 2 000€, au titre des dommages et intérêts.
Valentine Monceau
stophomophobie.com