Emmanuel Macron, candidat d’En Marche!, a présenté le 2 mars son projet pour « libérer le pays des carcans et blocages ».
S’il n’est pas un « élément de continuité » du quinquennat en cours, il en revendique toutefois l’héritage sur les questions de « famille » tout particulièrement et voudrait « conduire un travail de pacification de la société et de lutte pour l’égalité des droits en application et en actes. »
« Il n’y a pas un modèle unique » qui représenterait une seule ou véritable configuration familiale, insiste l’ancien ministre, elles sont « de plus en plus diverses et il faut pouvoir les reconnaître afin de permettre à chacun de vivre sa vie de couple et ses responsabilités parentales ». Soins, éducation de l’enfant, guidage et accompagnement… Elles ont les mêmes missions et ont toutes « droit à une égale considération », souligne-t-il, réitérant ses promesses pro-mariage et adoption pour tous : « un acquis fondamental, qui n’enlève rien aux couples de sexe différent ou composés d’un père et d’une mère ». C’est au contraire « un enrichissement de ce qu’est la famille en France. Cela montre son importance et sa diversité pour chacun d’entre nous. »
Concernant « la filiation », l’ancien ministre estime qu’il s’agit d’un « engagement que l’on endosse en se déclarant parent d’un enfant au regard du droit et en assumant les responsabilités qu’implique ce statut ». Elle ne se fonde donc pas uniquement sur la procréation, même si c’est le cas le plus fréquent, mais également sur l’adoption, et de plus en plus sur l’engendrement avec un tiers donneur (de sperme, d’ovocyte..) dans le cadre de la procréation médicalement assistée : « Ces trois façons de devenir parents doivent être reconnues à égalité de droit et de dignité. »
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Mariage pour tous : sortons de la conflictualité des souffrances pic.twitter.com/1p8MMsqs4w
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 17 février 2017
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Après ses propos polémiques sur « l’humiliation » des opposants à la loi Taubira, il réaffirme ainsi sa volonté d’ouvrir la PMA à toutes les femmes, seules et couples lesbiens, mais préconise « pour avancer de façon pédagogique, d’attendre l’avis du Comité consultatif national d’éthique », prévu en juin prochain, « afin d’assurer dans la société un vrai débat, pacifié et argumenté ».
Il reste cependant hostile à la légalisation de la Gestation pour autrui (GPA) en France, comme la majeure partie des responsables politiques du pays, et s’est d’ailleurs engagé « contre les trafics et la marchandisation des femmes » liés au développement de la pratique dans le monde. Une démarche d’ores et déjà en préparation « à la Convention de la Haye, sur le modèle de ce que cette Convention a réalisé en matière d’adoption internationale pour lutter contre le trafics d’enfants. »
Il souhaite en revanche que les enfants issus de la GPA nés à l’étranger voient leur filiation reconnue à l’état-civil, « selon la jurisprudence de la Cour Européenne des Droits de l’Homme », qui a déjà condamné plusieurs fois la France depuis 2014.
Mais « si l’égalité est édictée dans la loi, elle n’est pas entière et l’injustice perdure », poursuit-il, déplorant « que trop de personnes aient encore du mal à vivre normalement, parce qu’elles subissent des discriminations du fait de leur homosexualité. »
Emmanuel Macron, qui en aura lui-même été victime, depuis les rumeurs, pourtant démenties, d’une double vie entretenue avec Mathieu Gallet, PDG de Radio France ou le soutien présumé du « lobby gay », a promis de lutter fermement contre « cette homophobie du quotidien », « notamment dans le milieu du travail, en multipliant les opérations de contrôles aléatoires (‘testing’) et de désignation publique des entreprises fautives (‘name and shame’) ».
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Aucune proposition néanmoins sur les attentes des personnes trans, ou contributions spécifiques à la « lutte contre le VIH/sida », alors que selon des chiffres rendus publics le 29 novembre dernier par l’agence Santé publique France, l’infection par le virus se maintient toujours à un niveau élevé chez les homosexuels.
Valentine Monceau
stophomophobie.com