Les Français étaient appelés aux urnes ce dimanche. Les résultats ont donné le candidat d’En Marche ! en tête avec 23,75% des suffrages, devant son adversaire du FN (21,53%).
François Fillon, qui talonne à 19,91% la troisième position avec Jean-Luc Mélenchon (19,64%), a « reconnu sa défaite » et annoncé, à regret pour « Sens Commun », qu’il voterait pour Emmanuel Macron au second tour le 7 mai prochain. Benoît Hamon (6,5%) également, ainsi que l’UDI, allié de LR, qui appelle « sans état d’âme à faire barrage à l’extrême droite ». Christine Boutin n’exclut pas toutefois de voter Le Pen. Tandis que Philippe Poutou dénonce « 2 visages pourris du capitalisme » et le leader de la France insoumise s’abstient de toute consigne. Un débat d’entre-deux tours opposera les finalistes du scrutin ce mercredi 3 mai sur TF1 et France 2.
Un duel des convictions, avec des solutions et priorités différentes : mesures sociales et libérales pour « s’adapter aux mutations en cours », selon M. Macron, qui souhaite une France « ouverte » et « fidèle à ses valeurs ». Contre référendum et sortie de l’Europe, avec suppression du droit du sol, contrôle des frontières et réduction de l’immigration pour M. Le Pen, qui reste sur le fond dans la lignée des positions du FN.
Sur la question LGBTI, si Jean-Luc Mélenchon était le seul des candidats à avoir constitué un groupe de travail dédié, Emmanuel Macron s’est aussi engagé à mener une « lutte intraitable » contre la haine et les discriminations, réitérant ses promesses pro-mariage et adoption pour tous : « un acquis fondamental, qui n’enlève rien aux couples de sexe différent ou composés d’un père et d’une mère ».
Marine Le Pen est au contraire hostile à la loi Taubira, lui préférant un « pacs amélioré » mais « sans effet rétroactif ». Elle est contre l’adoption pour les couples homosexuels, la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes, réservée « aux problèmes de stérilité », et radicalement opposée à la gestation pour autrui (GPA), refusant la marchandisation des femmes.
Emmanuel Macron ne l’autorisera pas non plus en France mais il est favorable à la transcription à l’état civil français des enfants nés d’une GPA à l’étranger : « Nous avons le devoir de les protéger », fait-il remarquer dans son programme, soulignant son intention de compléter la circulaire Taubira de Janvier 2013 par la Jurisprudence de la CEDH. Il ouvrira la PMA aux femmes célibataires et couples lesbiens, « afin de ne pas réitérer les erreurs du passé » mais attendra « l’avis consultatif du CCNE prévu ce printemps » pour éclairer le législateur.
Un combat contre la haine anti-LGBT qui ne s’arrêtera pas « au numérique », insiste encore le candidat dans une lettre récemment adressée à toute la communauté pour préciser les contours de ses propositions. Avec la formation des agents de la fonction publique, plus particulièrement au sein de la police et de la gendarmerie, il préconise aussi la sensibilisation des personnels soignants « aux problématiques et à l’accueil des personnes LGBT » et annonce des contrôles aléatoires ou opérations de « testing », dans les entreprises et notamment l’accès au logement, pour que personne ne soit discriminée.
Le fondateur d’En marche ! veut être « le président de la République qui donnera à toutes les citoyennes et tous les citoyens les mêmes possibilités de déployer leur liberté et de vivre la vie qu’ils souhaitent. » Et le respect étant « essentiel à notre cohésion sociale », il promet que « la lutte contre la discrimination » sera l’un des grands chantiers de son quinquennat.
Terrence Katchadourian
stophomophobie.org