Le Parlement roumain devrait prochainement fixer la date d’un référendum qui entérine le mariage comme étant « l’union entre un homme et une femme » et non plus entre « époux », comme le stipule actuellement la loi fondamentale.
Cette consultation fait suite à une « initiative citoyenne » prise par plusieurs associations proches de la puissante Eglise orthodoxe, regroupées sous le nom de « Coalition pour la famille traditionnelle », qui affirment avoir recueilli trois millions de signatures à cet effet.
Faisant ainsi écho à l’appel des eurodéputés qui avaient exhorté le mois dernier le parlement à ne pas soutenir cette initiative, une centaine d’ONG ont également dénoncé une « démarche intrusive », mettant en garde contre le risque d’une « dérive antidémocratique » dans cet ancien pays communiste, membre de l’Union européenne depuis 2007, qui n’aura dépénalisé l’homosexualité qu’au début des années 2000, tandis que les minorités sexuelles sont toujours victimes de discriminations.
« Le référendum envisagé s’inscrit dans une stratégie plus vaste qui menace les droits et les libertés civils », a souligné le président honoraire de l’ONG Pro Democratia, « Cristian Parvulescu », lors d’une conférence de presse, évoquant plusieurs « thèmes non démocratiques » promus par ces associations orthodoxes, dont l’interdiction des IVG.
Or cette mesure avait coûté la vie à des dizaines de milliers de femmes sous le régime communiste de Nicolae Ceausescu, a-t-il insisté.
Oana Baluta de l’association « Demos » a par ailleurs rappelé que 22 pays de l’Union européenne ont jusqu’ici autorisé les unions civiles pour tous et que la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) avait, lors d’un jugement historique en 2015, demandé expressément aux Etats l’instauration d’une forme de partenariat civil pour les couples homosexuels.