Le Conseil national des évangéliques de France (CNEF) a présenté, le 27 juin dernier, aux Nations unies, une série de douze recommandations sur la liberté de conscience dans l’Hexagone, exigeant notamment l’amendement de la loi Taubira de 2013, en y incluant une clause pour les élus ne souhaitant pas célébrer des unions de personnes de même sexe.
Dans une « société française fortement sécularisée et méfiante vis-à-vis du fait religieux », marquée par « la difficile acceptation d’un pluralisme d’expression sur des sujets sensibles », le CNEF estime que la situation justifie « la nécessaire vigilance des États membres de l’ONU ».
Ce « rapport alternatif » a été réalisé en partenariat avec les Alliances évangéliques mondiales (AEM) et européenne (AEE) en vue de l’« examen périodique universel » qui doit concerner la situation de la France, lors d’une session prévue en janvier et février 2018.
Le CDH « examine tous les pays à tour de rôle, de manière régulière, pour veiller au respect de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 » et « toute institution ou association peut fournir des éléments », explique Romain Choisnet, directeur de la communication du Cnef, qui revendique la représentation de plus de 70% des protestants évangéliques de France : des communautés religieuses en nette croissance, évaluées à quelque 650.000 pratiquants réguliers et souvent plus conservatrices que les Eglises historiques luthéro-réformées.
L’organisation préconise d’ailleurs une modification du Code de la santé publique pour prévoir également « une clause générale d’objection de conscience pour l’ensemble des soignants », particulièrement dans les domaines de la procréation et de la fin de vie, tout « en garantissant l’accès aux soins ».
Le Cnef voudrait en outre « que les programmes de l’Éducation nationale et les méthodes pédagogiques respectent la liberté de pensée, de conscience et de religion des élèves et de leurs parents, notamment s’agissant de l’éducation à la sexualité et du fait religieux ».
Enfin, hostile au délit d’« entrave numérique » à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) récemment entré dans le droit, le Conseil des évangéliques plaide pour sa « révision », afin « que la liberté d’expression et de communication soit garantie, et permettre la mise à disposition d’informations pluralistes sur ce sujet délicat ».