A l’appel d’associations, environ 300 personnes ont défilé, ce mardi 10 octobre, dans les rues de Pristina, la capitale du Kosovo, pour célébrer la première Marche des fiertés LGBT, dans ce pays qui reste l’un des rares à avoir introduit une interdiction constitutionnelle des discriminations fondées sur l’orientation sexuelle.
Le président Hashim Thaçi est d’ailleurs brièvement intervenu, assurant que « toutes les communautés sont égales ». Mais si la manifestation n’a donné lieu à aucun incident, sur les réseaux sociaux elle a généré un véritable déferlement de haine homophobe. Les médias ont également été les destinataires d’un mail de menaces contre les organisateurs et les participants, appelant à « tuer ceux qui sont immoraux, au nom de la morale », rapporte l’AFP.
Pour les associations LGBT, l’homophobie reste un sentiment très répandu au Kosovo (territoire à majorité albanais, qui fait partie de la Serbie, revendiqué historiquement par les deux peuples), qui a proclamé son indépendance en 2008.
Selon Agim Margilaj, l’un des organisateurs de la marche, « 80% des membres de la communauté ont eu à subir des violences physiques, des pressions, du chantage ». La plupart « mènent une double vie », a-t-il ajouté, appelant les autorités à remplir leurs « obligations légales » pour leur « apporter une réelle protection ».